Les Dieux auteurs du Bien, non du mal : Plutarque fait ici écho à Platon, République, 379 c-d. C’est le moraliste et le prêtre d’Apollon qui s’exprime, non l’historien. Voir la note p. 230. D’autres veulent que ce surnom lui ait été donné parce qu’il avait embelli la ville d’Athènes d’édifices publics. Les événements qui suivirent la mort de Périclès firent bientôt sentir aux Athéniens toute la perte qu’ils avaient faite, et leur donnèrent les plus vifs regrets[125]. ὕλη : bois de construction ; par extension, « matière première ». C’est celui qui, dans la suite, après avoir remporté sur les Péloponnésiens une victoire navale près des îles Arginuses, fut condamné à mort par le peuple, avec les autres généraux ses collègues[121]. Quant aux premiers, nous consentons à les tenir d’autrui ; mais nous voulons qu’on tienne de nous les derniers. En le faisant ostraciser en 444, Périclès se rend seul maître d’Athènes. Qui marchât sur les pas d’une mère lubrique. On disait que Phidias recevait chez lui les premières femmes d’Athènes, sous prétexte de leur montrer ses ouvrages, et qu’il les livrait à Périclès. Quelle ombre de tortue Du fameux Périclès a formé la jeunesse[14]. Le premier, n’appliquant son esprit qu’à la contemplation des choses honnêtes, peut se passer de tout instrument extérieur qui le seconde ; l’autre, qui fait servir sa vertu à l’utilité commune, a besoin de richesses comme d’un moyen également nécessaire et louable. ὁ φράτωρ, ορος : membre d’une même phratrie. Ceux de Samos, pour rendre aux prisonniers athéniens l’outrage que les leurs avaient reçu, les marquèrent au front d’une chouette[82], comme à Athènes on avait marqué les Samiens d’une samine. ἀπολογισμός οῦ : compte-rendu de gestion ; La reddition de compte : voir la. J’ai raconté son histoire dans la vie de Lysandre. Au contraire, il loue fort la politesse, la douceur et l’honnêteté de Cimon dans le commerce de la vie. En reconnaissance de ce bienfait, Périclès fit faire en bronze la statue d’Athéna Hygiée[48], et la plaça dans la citadelle près de l’autel qu’on y voyait auparavant. Elles regroupent en fait toutes les autres œuvres de Plutarque ; leur diversité montre l’étendue de sa culture et de ses centres d’intérêt. Pour Aspasie, on dit que Périclès s’attacha à elle à cause de son savoir et de ses connaissances en politique. Périclès n’aimait guère Cimon, mais aurait-il traité  ses fils de « métèques », alors que sa propre femme était milésienne, et son fils un bâtard ? Il dit que c’était un homme voluptueux, lâche et timide, qui restait renfermé dans sa maison, où deux esclaves tenaient toujours au-dessus de lui un bouclier d’airain, de peur qu’il ne lui tombât quelque chose sur la tête ; que, lorsqu’il était obligé de sortir, il se faisait porter dans un petit lit fort bas et qui touchait presque à terre ; ce qui le fit surnommer Périphorète. Auto Suggestions are available once you type at least 3 letters. Le peuple lui témoigna du regret de son ingratitude, et Périclès reprit le timon des affaires. Périclès prit aussi les leçons de Zénon d’Elée, qui enseignait la physique suivant les principes de Parménide. La suggestion initiale (des raisons de pure convenance personnelle) est finalement évacuée, au profit d’une image de « bon chef » et de dirigeant judicieux. XXIII. Biographie de Périclès - Périclès voit le jour le 1er janvier 495 av. Favorable à Sparte, il lui fait envoyer des secours lors de la révolte des hilotes : cette politique pro-spartiate lui vaut d’être ostracisé – en partie grâce à Périclès et à son ami Éphialte – en 461. J’ai cru devoir rapporter cette circonstance, pour faire connaître l’élévation d’esprit et la grandeur d’âme de Périclès. Il appliquait à l’art de la parole tout ce qui pouvait y convenir ; et son éloquence, en l’élevant au-dessus de tous les autres orateurs, lui mérita le surnom d’Olympien. le latin materies. Vie de Périclès de Plutarque sur AbeBooks.fr - ISBN 10 : 2013697805 - ISBN 13 : 9782013697804 - Hachette Livre BNF - 2016 - Couverture souple Mais Périclès fut fort blâmé de n’avoir envoyé que ces dix galères, qui ne pouvaient seconder que bien faiblement, ceux qui en avaient besoin, en même temps que ses ennemis ne manqueraient pas d’en tirer un prétexte de le calomnier. Ἔργων γε μὴν μεγέθεσι καὶ ναῶν καὶ κατασκευαῖς  οἰκοδομημάτων, ἐξ ὧν ἐκόσμησεν ὁ Περικλῆς τὰς Ἀθήνας, οὐκ ἄξιον ὁμοῦ πάντα τὰ πρὸ τῶν Καισάρων φιλοτιμήματα  τῆς Ῥώμης παραβαλεῖν, ἀλλ´ ἔξοχόν τι πρὸς ἐκεῖνα  καὶ ἀσύγκριτον ἡ τούτων ἔσχε μεγαλουργία καὶ μεγαλοπρέπεια  τὸ πρωτεῖον. J.-C par les Perses, Périclès entreprend de faire construire de nouveaux monuments. Les Lacédémoniens commençaient à voir d’un oeil jaloux la puissance des Athéniens faire chaque jour de nouveaux progrès. Périclès n’en fut pas plus tôt informé, qu’accablé de cette nouvelle, il courut chez lui, et employa les prières les plus pressantes pour le détourner de son dessein. Cimon, accusé (à tort ?) Il se livre un combat où les Samiens vainqueurs font un grand nombre de prisonniers, coulent à fond plusieurs vaisseaux ennemis ; et, restés maîtres de la mer, ils se munissent de tout ce qui leur manquait pour être en état de soutenir le siège. La mort de Phidias eut lieu en 430. Au reste, rien n’empêche que le philosophe et le devin n’aient également bien rencontré : l’un a expliqué la cause du prodige, l’autre en a découvert la fin. Platon : il ne s’agit pas du philosophe, mais de Platon le comique, contemporain d’Aristophane. Il en fit donc partir un plus grand nombre, qui n’arrivèrent à Corcyre qu’après le combat[91]. Mais il ne put tellement se déguiser qu’on ne reconnût enfin qu’à la faveur de sa lyre il cachait son application aux affaires et son goût pour la tyrannie. Cependant il vint d’Athènes une nouvelle flotte qui resserra les Samiens de tous les côtés[79]. « Périclès se mit à sourire, et ne lui répondit que par ces vers d’Archiloque : Mettez donc moins d’essence avec ces cheveux blancs. J-C ; Hippias, fils de Pisistrate, avait été chassé d’Athènes par Clisthène, à la tête d’une armée spartiate, en 510. Θεωρικὰ : argent que l’on donnait aux pauvres, depuis Périclès, pour payer leur place au théâtre. 38 ans avant le procès de Socrate, ἀπερειδόμενος : s’appuyant sur, faisant retomber sur (τὴν ὑπόνοιαν), προσπταίω : se heurter contre, connaître un échec, δηχθείς : participe aoriste passif de δάκνω (δηχθήσομαι, ἐδήχθην) : mordre, κώμη : bourg, village ; à Sparte, équivalent du dème attique, προὔβησαν < προβαίνω (-βήσομαι, -έβην, -βέβηκα) : avancer, en venir à, ἀπεῖπον : renoncer à (rattaché à ἀπαγορεύω), λοιμώδης, ης, ες : pestilentiel, contagieux, κατενεμήθη < κατανέμω : ici, dévaster (passif), πληρόω-ῶ : remplir, d’où équiper un navire, διηπορημένος, η, ον < διαπορέω-ῶ : être dans l’embarras, 15 talents = environ 90 000 drachmes = 4 500 000, 50 talents = 300 000 drachmes = 15 millions d’euros. Mais craignant qu’Anaxagore ne fût condamné, il le fit sortir de la ville et l’accompagna lui-même. de relation). L’exercice d’une profession abjecte décelle, dans celui qui s’y livre, sa négligence pour de plus nobles occupations ; les soins qu’il s’est donnés en s’appliquant à des choses futiles déposent contre lui. Un armement si considérable releva les espérances des Athéniens, et jeta la terreur parmi les ennemis[111]. J’ai déjà dit que Périclès, qui l’aimait beaucoup, lui avait conféré l’intendance générale des travaux et l’inspection sur tous les ouvriers. Mais il avait soin d’ailleurs de réfréner les folles prétentions des Athéniens, et ne se prêtait pas aux projets téméraires que le sentiment de leurs forces et leurs succès passés leur faisaient concevoir. D’autres, sur de mauvaises chicanes, furent exclus de cette distribution. On remarquait dans les traits de son visage quelque ressemblance avec Pisistrate ; et les vieillards d’Athènes, en comparant la douceur de sa voix, son éloquence, sa grande facilité à s’exprimer, trouvaient encore cette ressemblance plus frappante. Déjà même commençait à s’allumer dans le coeur de la plupart d’entre eux ce fatal et malheureux désir de subjuguer la Sicile, que les orateurs du parti d’Alcibiade enflammèrent depuis avec tant de violence[64]. Toi dont la grosse tête est la félicité[10]. § 6 et 8. A peine il fut parti, que les Samiens, dont Pissouthnès avait enlevé furtivement les otages, se révoltèrent, et firent tous leurs préparatifs de guerre. Égine est l’île qui se trouve en face du Pirée. Ravissent deux beautés du logis d’Aspasie. Noter le caractère nettement péjoratif de cette présentation des « maîtres » de Périclès : Aucun de ces trois-là ne peut trouver grâce aux yeux de Plutarque, disciple de Platon. Xanthippe, l’aîné de ses fils, qui aimait naturellement la dépense[116], était marié à une jeune femme, fille d’Isander et petite-fille d’Epilycos, laquelle avait le même goût que lui. La sage précaution qu’il avait eue de retenir dans la Grèce les forces des Athéniens fut justifiée par les événements. « Oui, répondit le peuple, et beaucoup trop. Plutarque, Vie de Périclès, v. 100-120 apr. L’affaire de Samos montre typiquement une technique de « récit fragmenté » mettant en valeur les aspects moraux plus que l’intérêt historique lui-même. ), ἠγαπήθη < ἀγαπάομαι-ῶμαι : être satisfait de, être honoré pour, ὁ αὐχήν, ένος : cou d’un animal ; ici = isthme, περικεχυμένος, η, ον : participe parfait passif de περιχέω : répandre autour, ἡ ἀντιπέρας ἤπειρος : le continent d’en face, στόλος : expédition militaire, troupe, flotte. Le statut de l’artiste à Athènes et à Rome ! Aussi le peuple s’abandonnant à sa fougue, tel qu’un coursier qui n’a plus de frein, ne put être ramené à l’obéissance ; et, comme disent les poètes comiques, il se mit à mordre à l’Eubée et à bondir sur les îles[24]. Il est question ici d’Elpinice, sœur de Cimon. En attendant, pour consoler le peuple, affligé de cette guerre, et pour soutenir son courage, il lui fit des distributions d’argent et de terres. (emprunt extrême-oriental, peu clair. Ce fut là ce qui détermina Périclès à lâcher encore davantage la bride au peuple, et à chercher dans son administration tous les moyens de lui plaire. Il fut également inflexible soit aux vives instances de ses amis, soit aux clameurs et aux menaces de ses ennemis, soit enfin aux chansons satiriques dont on l’accablait, et dans lesquelles on le décriait, on blâmait sa conduite, on le traitait d’homme lâche qui abandonnait tout aux ennemis. Les Athéniens ayant aussitôt marché contre eux, Cimon quitta le lieu de sa retraite ; et, pour détruire par des faits l’imputation qu’on lui faisait de favoriser les Lacédémoniens, il alla se joindre à ceux de sa tribu, afin de partager le péril de ses concitoyens. Aspasie dut son salut aux prières de Périclès, aux larmes que, suivant Eschine, il répandit devant les juges, pendant l’instruction du procès. ἄδεια, μηνύσις, κατηγορία : voir le lexique des termes juridiques. Il doit donc toujours rechercher ce qu’il y a de meilleur, moins encore pour le contempler que pour trouver dans cette contemplation l’aliment de son esprit[2]. Le nombre de 1500 juges évoque le tribunal de l’Héliée, et ramène l’affaire à des proportions normales. Il y a sûrement une confusion entre l’Artémon « périphorète » d’Anacréon (VIème siècle), et l’ingénieur contemporain de Périclès et inventeur de machines de siège. – entre l’art, qui ne procure qu’une satisfaction esthétique, et la pratique de la vertu, qui incite réellement à bien agir, donc peut « changer la vie ». Mais ce serait là peut-être le sujet d’un traité particulier. Noter également que l’on cite volontiers les Comiques, comme aujourd’hui la presse « people » ; la Comédie jouait un peu le même rôle, multipliant les attaques ad personam, et ne reculant pas devant les pires ragots. Ces formes s’expliquent par une métathèse de quantité : ναός > νηός > νεώς. » Cependant il ne parla qu’une fois dans le cours du procès, glissa légèrement sur l’accusation, et l’ayant bien moins chargé qu’aucun autre de ses accusateurs, il se retira. Eupolis est un contemporain et un rival d’Aristophane. Cependant les Athéniens, qui venaient d’être battus sur les frontières de l’Attique, commençaient à se repentir d’avoir éloigné Cimon ; et, s’attendant à une rude guerre pour le printemps prochain, ils désiraient vivement son rappel. Ces deux villes étaient en guerre au sujet de celle de Prienne. Mais ce serait là le sujet d’un autre ouvrage[124]. Ἐκ διαλειμμάτων : par intervalle, de manière intermittente. Les deux trières, Salaminienne et Paralienne, étaient des navires sacrés qui ne sortaient que pour les grandes occasions. XXXV. » Ce mot fut trouvé plaisant, mais Périclès n’en persista pas moins dans son inflexibilité. « Oui, répondit-il, mais ce n’est pas un excellent homme : car autrement il ne serait pas si bon joueur de flûte. Mais les Athéniens, lassés de la longueur du siège[83], ne demandaient qu’à combattre ; et comme il n’était pas facile de les contenir, il imagina, pour les distraire, de partager sa flotte en huit escadres qu’il faisait tirer au sort. De même il faut fixer son intelligence sur les objets de méditation qui, par l’attrait du plaisir, dirigent l’âme vers le bien qui lui est propre. Ce n’est pas qu’il négligeât ses propres affaires ; mais, pour éviter ou que, faute de soin, le bien que ses pères lui avaient laissé et qu’il possédait si légitimement ne vînt à dépérir, ou qu’en y donnant trop d’attention, il ne se détournât d’occupations plus importantes, il avait adopté le plan d’administration qui lui avait paru le plus exact et le plus facile. Comme il était d’ailleurs fort riche et d’une grande naissance, qu’il avait beaucoup d’amis puissants, il craignait le ban de l’ostracisme[20], et ne prenait aucune part aux affaires publiques ; seulement à l’armée il montrait un grand courage et affrontait tous les dangers. Les deux flottes se livrèrent un grand combat près de l’île de Tragie[77]. XIII. Citation de Thucydide, 2, 65, 9 (voir texte). ὑόπρωρος : à la proue en forme de groin de porc, τὸ σίμωμα, ματος : forme d’un objet qui se recourbe en se retroussant, δυσχεραίνω : supporter avec peine, être mécontent, ἡ τριβή, ῆς : lenteur, fait de traîner en longueur, ἐπιτραγῳδέω-ῶ : faire un récit tragique, dramatiser, exagérer, σανίς, ίδος : planche, plancher de navire, καταστρέπομαι : bouleverser (une ville, un rempart…), détruire, soumettre, κυμαίνω : s’élever, gonfler (en parlant d’une tempête), ἐκπολεμέω-ῶ : exciter à la guerre, devenir ennemi (au passif), ποτνιάομαι-ῶμαι : appeler à son secours (en général une femme. Il embrassa donc les intérêts du peuple, afin d’y trouver de la sûreté pour lui-même et du crédit contre Cimon. Cet Olympe, où l’on dit que les dieux, loin de toute secousse, ont leur siège éternel ; ni les vents ne le battent, ni les pluies ne l’inondent ; là-haut, jamais de neige, mais en tout temps l’éther, déployé sans nuages, couronne le sommet d’une blanche clarté. Il quitte alors promptement l’Eubée, pour ne s’occuper que de cette guerre intérieure ; mais n’osant pas en venir aux mains avec des troupes si nombreuses et si aguerries qui lui présentaient la bataille, et sachant que Plistonax, jeune encore, se conduisait principalement par les avis de Cléandridas, que les éphores, à cause de la grande jeunesse du prince, lui avaient donné pour conseil et pour guide, il fait solliciter secrètement Cléandridas, qui, bientôt gagné par argent, se laisse persuader de retirer les Péloponnésiens de l’Attique. Le peuple la lui alloua sans aucune information, et ne voulut pas en connaître le motif secret. Il paraît que l’avarice était dans cette famille une maladie héréditaire, car elle passa au fils, qui, convaincu de plusieurs actions honteuses, fut chassé de Lacédémone. LX. Le μισθὸς ἐκκλησιαστικός ne sera institué à Athènes que beaucoup plus tard. « Le peuple, disaient-ils, se déshonore et s’attire les plus justes reproches en faisant transporter de Délos à Athènes l’argent de toute la Grèce[39]. Vie de Périclès est un chapitre issu des Vies parallèles de Plutarque, dans lequel il met en miroir un personnage grec avec un personnage romain.