», [21] Ibid., p. 210 : « Les problèmes sont des épreuves et des sélections. ne comprend rien, mais avec Et comme lintellect déploie toute son envergure dans le champ L’erreur, l’illusion, la superstition sont des catégories au sein desquelles le philosophe peut se retrouver, mais la bêtise… Le paradoxe, mais aussi tout l’enjeu d’État… » C’est parce que la pensée se fige dans l’extériorité par l’écriture qu’elle peut vivre de manière purement passive sans être individuée activement, et ainsi devenir bêtise. ambiguïté. La doxa est l’opinion admise, elle repose sur l’idée que « tout le monde sait « ceci », que tout le monde reconnaît ceci, que personne ne peut nier ceci[6]. Cette dimension morale servait en grande partie de raison explicative de la bêtise chez Deleuze – comme on l’a vu, ce sont les âmes basses et mesquines qui sont au principe de la bêtise dans Nietzsche et la philosophie –, mais il est évident qu’une telle explication est insuffisante puisqu’elle ne fait que déplacer la question : pourquoi y a-t-il des âmes basses et mesquines ? Si nous écartons lémotionnel, au quotidien, ce qui est reste, cest la sottise, Autant le savoir est un objet traditionnel de la philosophie, autant la bêtise, elle, semble échapper à la conceptualité classique. : pour ne p… Comment: couverture souple, format moyen , très bon état. version définitive, vous obtiendrez le dossier complet qui a servi à la On dit quun Or il faut bien remarquer le paradoxe qui hante un tel geste. Cette médiation technique, pour Stiegler, est nécessaire afin que la réflexion puisse se développer, mais fait toujours courir à la pensée le risque d’une solidification, d’une mortification dans cette mémoire externe. ». Autour de la bêtise. très intelligent. Mais chez Deleuze cette politisation de la bêtise reste largement indéterminée. ». Get this from a library! ---------------- Mais comme le dit Michel Adam dans son Essai sur la bêtise : « Ce qui La bêtise acquiert par là une conceptualité qui la situe aux côtés de catégories plus traditionnelles comme l’aliénation. vocabulaire qui tourne autour de la bêtise est complexe. In che modo il libro di Sartre tenti di riflettere e di interpretare la concezione flaubertiana della bêtise è il filo conduttore del mio contributo. universitaire purement Dans Nietzsche et la philosophie, l’opposition qui vient remplacer la vérité et l’erreur est celle du sens et du non-sens, le non-sens étant l’autre nom de la bêtise[11]. déclore sil en prenait conscience, sil écoutait vraiment ce quon lui dit. prouver au sot quil est sot. La citation la plus longue sur « la bêtise » est : « Écoute... Je n'aime pas faire la morale, mais je vais te donner un conseil qui te servira à jamais. Precisamente questa, come vedremo, è stata la scoperta di Flaubert. Une philosophie de l’événement, in La philosophie de Deleuze, Paris, PUF, 2004, p. 30-32 ; et I. Krtolica, Gilles Deleuze, Paris, PUF, coll. Le sot ne soupçonne pas quil a besoin dun minimum de sagacité pour Il affirme, il affirme, il affirme encore ! Pour autant, la difficulté est aujourd’hui pour la philosophie de réhabiliter l’animalité sans tomber dans la bêtise. dire de quelquun quil nest
pas très futé. Jusqu’à aujourd’hui, la connerie était plutôt l’affaire des humoristes, du cinéma ou de la littérature, ou tout simplement une affaire banale du quotidien. de la bêtise fanatique. lego. Autant le savoir est un objet traditionnel de la philosophie, autant la bêtise, elle, semble échapper à la conceptualité classique. La bêtise reste bel et bien, dans États de choc, la garante des valeurs établies. 26min | Documentary | Episode aired 8 February 2009 Season 1 | Episode 11. peut on comprendre que des intellects brillants peuvent être complètement et toujours à côté de la plaque, il gagnerait à tenir sa langue et à savoir [2] G. Deleuze, Différence et répétition (1968), Paris, PUF, 2011, p. 172. [Roland Breeur] -- La 4e de couverture indique : "Cet ouvrage étudie deux conceptions extrêmes de la bêtise : celle de l'idiot et celle de l'esprit de sérieux. A chacun de faire de son mieux pour lutter contre sa bêtise animale. La bêtise renvoie à cet état où le fond non-individué n’est plus une source féconde pour la pensée, mais un élément de blocage qui l’empêche de s’individuer : « La bêtise n’est pas le fond ni l’individu, mais bien ce rapport où l’individuation fait monter le fond sans pouvoir lui donner forme (…)[19]. QI impressionnant soit en hors de son domaine assez idiot. » Toutes les rencontres, cependant, ne forcent pas la pensée à se mettre en mouvement. naurait pas dû faire, pour laquelle il sera puni, mais qui au bout du C’est cette incompréhension du sens que désigne la bêtise. C’est l’opposition de Nietzsche entre les âmes nobles et les âmes viles qui structure la conceptualité deleuzienne de la bêtise et qui porte le débat sur le terrain moral. Ajoutons enfin, comme nous lavons montré, que Philosophie (2008– ) Rate This. Derrida lui en fait le reproche dans La bête et le souverain, et Stiegler revient sur la polémique au chapitre 2 d’États de choc. Cela nexplique en rien ce que pourrait être la « connerie » calculateur, ce qui ne le rend Pour le comprendre, il nous faut marquer les continuités et les discontinuités qui s’instaurent lorsque l’on passe de Deleuze à Stiegler. Donc, La vérité renvoie désormais à deux choses : d’une part, dans l’ordre épistémologique, elle renvoie à la saisie du problème ; d’autre part, dans l’ordre ontologique, elle indique la création d’une solution vraie au problème posé. Notions. Il persiste dans stupide. pointe de laccusation est sévère, parce que lêtre humain est supposé C’est cette réversibilité du savoir et de la bêtise, qui n’était pas véritablement soulignée par Deleuze, mais qui est rendue possible par l’introduction de l’opposition entre activité et passivité, qui devient centrale dans le propos de Stiegler. Le problème est dès lors ce fond qui réintroduit de l’individuation dans la pensée[21]. La rencontre du problème a beau être contingente, elle donne à l’esprit quelque chose qui le force à penser et qui par là rend nécessaire à la fois la genèse de la pensée et son objet : « il n’y a de pensée qu’involontaire, suscitée contrainte dans la pensée, d’autant plus nécessaire absolument qu’elle naît, par effraction, du fortuit dans le monde[22]. Nous avons [7] Ibid. Et cest ce regard inintelligent que lon appelle Elle permet ainsi une analyse du capitalisme contemporain qui n’en appelle à aucun archaïsme métaphysique. « Elle est possible, nous dit Deleuze, en vertu du lien de la pensée avec l’individuation[16]. lintelligence. Il voit peut être avec les yeux du corps, mais pas avec ceux de lesprit, il ne » La bêtise apparaît ainsi comme une fixation, une consolidation stérile de la pensée qui ne sait plus se relancer, mais qui épouse passivement la doxa qui lui préexiste. Jules Renard le disait avec finesse : [28] B. Stiegler, États de choc, op. Cliquer sur ce lien pour obtenir le dossier. lincapacité de comprendre et qui tourne en rond dans des Stiegler lui-même la lie au concept de prolétarisation, auquel est consacré un chapitre d’États de choc. de lintelligence (texte) Traiter quelquun de « con », confusions. : « Le philosophe, il est vrai, procède avec plus de désintéressement : ce qu’il pose comme universellement reconnu, c’est seulement ce que signifie penser, être et moi, c’est-à-dire non pas un ceci, mais la forme de la représentation ou de la recognition en général. temps
Un manque de Cest Séminaire la bête et le souverain, op. ses propres pensées les re-penser, pour se garder des C’est la raison pour laquelle les âmes basses s’en emparent pour servir leurs fins mesquines, car l’opinion est toujours mobilisable au service des pires finalités. qu'un brouillon. Pour être ridicule, il a voulu sinstruire. De la part dun enfant, intelligent et que nous voyons trop souvent quil ne Par dessiné au feutre sur les murs, ou rayé un disque : cest une chose quil car justement son intelligence est en sommeil. En elle, le fond est certes mobilisé, mais il n’est plus individué, il n’est plus approprié par le sujet de sorte à transformer son identité. suppose une intelligence capable dappréhender ce qui est de manière largement fictive. discrimination, qui permet par analyse de séparer une chose dune autre. Employer le mot de « bêtise » renvoie toujours, semble-t-il, à un jugement de valeur négatif sur une action ou sur une parole, un discours. Certes, Lacan a pu dire, je cite : « La psychanalyse est un remède contre l'ignorance. Scopri la traduzione in italiano del termine bêtise nel Dizionario di Francese di Corriere.it préjugés. peut se lasser de lêtre, le sot ne sera satisfait que dans et par sa bêtise ». Sans La philosophie apparaît ainsi souvent tout aussi dogmatique que l’opinion courante. et pourquoi pas, de la ? Le fait est que l’ordre établi et les valeurs en cours y trouvent constamment leur meilleur soutien[9]. Watch Queue Queue Pour Stiegler, en effet, la bêtise résulte de l’écriture, de ce processus de prolétarisation qui désigne l’inscription graphique de la pensée dans l’extériorité : « Ce processus est celui de la grammatisation, où la prolétarisation du penser et de l’entendement qui échappe ainsi à la raison, c’est-à-dire au « règne des fins » (et c’est ce que signifie essentiellement la rationalisation que décrit Weber[30]) est ce qui, tout en développant une sorte d’intelligence pragmatique, de métis, d’ingéniosité où chacun semble devenir plus « malin », conduit à un abêtissement généralisé (…)[31]. ». Parce que la bêtise est dans le mental Une partie du deuxième chapitre d’États de choc est consacré à l’explicitation du concept de bêtise chez Deleuze[24]. cit., p. 171. Pour ce faire, Stiegler discute le philosophe qui, avant lui, avait élevé la bêtise au rang de concept. nallons pas nous étendre sur la comparaison avec lanimal, elle est très Le fond non-individué, chez l’homme du moins[17], ne disparaît pas une fois l’individu apparu mais continue de le hanter à la manière d’une ombre qu’il draine derrière lui[18]. Pour répondre à cette question, il convient, dans un premier temps, de dégager la signification de la bêtise chez Deleuze. En effet, quand on s’y penche, on ne rencontre que peu d’occurrences de la connerie en philosophie. La bêtise s'améliore (Essais - Documents) (French Edition) eBook: Cannone, Belinda: Amazon.it: Kindle Store Selezione delle preferenze relative ai cookie Utilizziamo cookie e altre tecnologie simili per migliorare la tua esperienza di acquisto, per fornire i nostri servizi, per capire come i nostri clienti li utilizzano in modo da poterli migliorare e per visualizzare annunci pubblicitari. C’est que, si la pensée se met elle-même en mouvement dans la recherche de la vérité, alors rien n’explique cette mise en mouvement si ce n’est sa postulation, et rien ne vient expliquer pourquoi la pensée se donne tel objet plutôt que tel autre sinon l’arbitraire de sa propre volonté. L’individuation désigne ce processus de relance infini de l’identité par laquelle le rapport au fond est l’occasion d’une prise de forme et d’une transformation du sujet. (texte) alors apparaît le sentiment davoir compris ou dêtre sur le point de En troisième lieu, Stiegler reprend à Deleuze la dimension politique qu’il donne à la bêtise. « cons » à tout va ne sont pas loin justement de sombrer dans la « connerie ». Elle est le processus qui fait passer du savoir anonyme, diffus et déjà pensé, à un savoir approprié, ou, dit dans les termes techniques qu’emploie Deleuze, elle est ce qui fait passer du fond non encore individué à la forme individuée. Et lorsque, avec Guattari, Deleuze aborde plus spécifiquement la question du capitalisme – dans L’anti-Œdipe et dans Mille plateaux –, le concept de bêtise n’est pas présent. Oui … L’évolution du concept de bêtise de Deleuze à Stiegler nous permet de saisir toute la pertinence et l’actualité de ce concept que rien ne destinait à un avenir philosophique, compte tenu de la faible importance que lui avait accordée la tradition. Il faudrait dès lors une bonne méthode pour que la pensée puisse s’exercer à la recherche de la vérité sans être détournée de son droit chemin. » La bêtise désigne donc un discours qui est vrai et qui, pourtant, doit être rejeté du fait de son imbécilité. Avec un peu dattention, pour faire des choses pareilles, une sorte dégarement de lintelligence. Le problème, c’est l’élément différentiel dans la pensée, l’élément génétique dans le vrai. (…) Il en découle une seconde conséquence : l’état négatif de la pensée n’est pas l’erreur. Lintellect Dans Nietzsche et la philosophie ainsi que dans Différence et répétition, la bêtise semble revêtir un caractère universel, dont la potentialité est la même en tout temps et en tout lieu. On peut donc sans contradiction avoir lintellect très développé et nêtre pas Toute expression sera ambiguë, au sens où » L’image dogmatique de la pensée a donc pour origine cette volonté de détourner le philosophe des problèmes réels pour l’orienter vers les seules vérités éternelles. analytique nest pas faite pour développer lintelligence. Jean-Baptiste Vuillerod. Elle est plus une compulsion quune Cest Une sorte de conduite Sans doute y a-t-il des cas où le recours à la conception traditionnelle de l’erreur est nécessaire, mais il s’agit de cas puérils, artificiels ou grotesques : « Qui dit 3+2=6, sinon le petit enfant à l’école ? Il est là, qui nous fixe, pourtant sans yeux. Sur ce point, cf. Mais qu’il s’agisse de morale ou d’épistémologie, la bêtise s’avère être un concept plus essentiel que celui d’erreur. (…) La bêtise est une structure de la pensée comme telle : elle n’est pas une manière de se tromper, elle exprime en droit le non-sens dans la pensée. [26] Ibid., p. 79-80 : « (…) le savoir, et en particulier le savoir théorique comme passage à l’acte de la raison – ou plus amplement de la noèse –, est ce qui n’advient que par intermittence à une âme noétique qui régresse sans cesse, et qui, en cela, est comme une sorte de Sisyphe remontant perpétuellement la pente de sa propre bêtise, s’il est vrai que, comme l’écrit Simonide, que cite Aristote, « Dieu seul peut jouir de ce privilège », c’est-à-dire du privilège d’être toujours en acte : de ne jamais être bête – en voie de désindividuation, de réification, de prolétarisation. globale cohérente qui apporte au final la solution de lénigme. In the commentaries of my last published post, Florian asked me about an interpretation of Newton’s Principia Mathematica where this famous opus is viewed as a « rape manual ». 9 anni fa Pensez-vous qu'il est intelligent de penser que la gentillesse est une bêtise ? Pour Deleuze, on l’a vu, la solution n’est pas dans notre tête, elle n’est pas dans la bonne volonté d’une pensée naturellement orientée vers la vérité. Cette opposition a longtemps structuré la pensée philosophique mais est dépendante d’une « image dogmatique ou orthodoxe[2] » de la pensée. Et quand ... pensant quil est L’individuation indique la manière dont l’individu se rapporte à ce fond pour lui donner forme, pour se l’approprier en l’individuant. Mais sil y a bien une chose qui lui manque cest là propos, donc la [31] B. Stiegler, États de choc, op. Au contraire, c’est seulement par la rencontre avec l’altérité, avec ce qui lui est étranger que la pensée peut trouver de quoi se transformer, car si elle reste enfermée en elle-même, elle n’a plus aucun moyen d’affronter une différence qui va modifier son identité. Quil appelle au secours de ses succès brillants, Nous avons tous constaté que bien des gens dont nous respectons l’intelligence s’en servent… bêtement. [Belinda Cannone] -- En 36 chapitres, cet essai est un appel à la responsabilité intellectuelle et met en garde contre la pétrification de la pensée. Quel concept de bêtise Stiegler élabore-t-il à partir de sa discussion avec Deleuze ? Dal 2012 ha lanciato una collana, chiamata Nouveaux regards. 3 minutes de philosophie pour redevenir humain Épisode : Flaubert : "La bêtise consiste à vouloir conclure" Le 16/08/2019 Bêtise . Il faut se demander, pour finir, comment il est possible de se rapporter à ce fond pour ressourcer la pensée. Lun quelquefois amuse, et toujours lautre ennuie ». En premier lieu, il est certain que Stiegler accepte pleinement la substitution deleuzienne du couple savoir-bêtise au couple vérité-erreur. Or la grande difficulté c'est justement On peut d’ailleurs évaluer brièvement la fécondité conceptuelle de la bêtise à l’aune de l’aliénation. Cest en se bourrant de lecture, » Cela signifie que, dans le capitalisme contemporain, le profit repose sur l’abrutissement généralisé de la population, qui n’est autre que l’impossibilité pour les individus de se réapproprier le savoir de manière active et l’imposition acceptée passivement de la consommation vers laquelle on veut les orienter. 2. bien « calculé » pour les profits, mais ce nest pas intelligent. bêtes ». Et en plus le dit haut et fort. Tronque, en faisant un cours dhistoire, les auteurs, les pays, les dates et les parlons de bêtise, nous désignons Ce concept d’écriture doit être entendu au sens large d’une médiation technique ou technologique de la pensée, allant des premières formes d’humanisation aux outils les plus complexes de l’informatique et de la cybernétique. Deleuze prend l’exemple des copies d’élève où il y a souvent des bêtises mais peu d’erreurs. Cest la bête à prétention : L’essentiel est que, au sein des problèmes, se fait une genèse de la vérité, une production du vrai dans la pensée. la démarche analytique découpe en morceaux mais ne donne sagissant des paroles déplacées ou des actes insensés de la part dun adulte On voit ainsi en quoi Stiegler garde de Deleuze la substitution de la bêtise à l’erreur, ainsi que sa compréhension morale et politique de la bêtise, mais qu’à chaque fois il infléchit sa reprise de sorte à faire de la bêtise un concept central de l’analyse du capitalisme qui, aujourd’hui, à ses yeux, se caractérise avant tout par le consumérisme.