Il s'occupe des écoles, des poubelles, de l'eau, des rues, des bus, des marchés, etc. « Voter, pour qui que ce soit, même blanc, c’est accepter les règles d’un jeu que je ne cautionne pas. « Ce sera la première fois depuis que je suis en âge de voter que je ne me rendrai pas aux urnes en avril et mai prochains pour réaliser mon devoir de citoyen. Et voilà que cette année, je me retrouverai dans leurs rangs. Mais non. La 5G est-elle dangereuse pour la santé ? Mais il suffit de lire, regarder les partis derrière, pour comprendre que rien ne changera. Je n’irai pas voter, car je pense que notre démocratie est à bout de souffle et qu’elle est sclérosée, que les gens qui disent nous représenter ne sont pas dignes. « Je participerai aux élections par un vote blanc aux deux tours et ce, quels que soient les résultats du premier tour pour la première fois depuis mes 18 ans (j’en ai 49). Cependant, à force de crier “antisystème” à toutes les sauces, à force de voir les casseroles de chaque candidat, à force de voir les gens s’étriper, voire s’insulter, par médias interposés (candidats ou électeurs), je commence à “perdre la foi”. « J’ai 26 ans, et jamais je n’ai voté par envie, par conviction ». Je suis sans voix, alors je voterai blanc pour continuer d’exister comme citoyenne. Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ? La France a connu cinq Républiques et deux monarchies constitutionnelles, deux empires et l'État français du maréchal Pétain. Cela fait des années que je suis apolitique et que je ne vote plus, dégoûtée par les politiciens. Un monde où le seul espoir de la jeunesse ne devrait résider que dans des idées fascisantes ou ultralibérales. En cliquant sur « Continuer à lire ici » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte. Le droit de vote en France a évolué depuis la Révolution française. L’Assemblée ne représente plus les Français, le Sénat encore moins. En 2007 et 2012, je me suis retrouvé à voter contre un candidat, plutôt que pour un projet. Parmi les candidats qui se présentent, je n’adhère véritablement à aucun. En voici quelques-uns : Morgane M., étudiante de 23 ans : « Pourquoi l’abstention ? Finalement je ne veux plus cautionner cette mascarade. Stop. Les promesses des politiques sont bidon. Et je compte continuer ainsi. Les personnes qui avaient entre 18 et 21 ans à l'époque sont donc devenus majeurs à un âge intermédiaire entre ces deux âges de majorité. J’ai l’impression d’avoir toujours été de gauche. Je n’ai plus aucun avantage étudiant car trop vieille ! Au minimum pour le rendre insensible au nombre de candidats et aux stratégies de vote (vote utile ou autre tactique visant à influencer le résultat sans passer par un vote sincère et authentique). En fait voilà : ils nous lassent de la politique jusqu’à ce qu’on n’en ait plus rien à faire. Et je ne vois que de mauvaises raisons à cela : entêtement, calculs politiques, ego surdimensionnés – rien pour faire avancer le pays. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette). Alors, j’arrête, je ne veux plus voter. « Les dirigeants émergeant du système électoral actuel ne sont pas ceux qui, mus par la conviction de pouvoir agir dans l’intérêt général, se battraient pour défendre leurs idées. je n’en reviens toujours pas ! Je suis en doctorat (bac + 9 actuellement). A l’impression que ma voix ne sera pas entendue, que voter ne changera rien à l’état du pays et ne résoudra pas mes problèmes quotidiens (et cela, peu importe le parti et le candidat), s’ajoute la frustrante impression et constatation que toute la classe politique semble mue par l’appât du gain, plus que part le bien commun. Il ne s’agit pas d’une abstention stérile et lâche, qui consiste à ne rien faire et à tendre docilement le cou au joug et les mains à la férule. Toutefois, l’attitude de l’ensemble des candidats, l’influence des médias, l’absence de crédibilité des candidats quand ils pensent parler des questions de fond aux Français m’est devenue insupportable. En contrepartie, j’assume mon désengagement politique. Après ce vote utile, toujours la même société inégalitaire et sans projet collectif pour donner du sens au projet républicain et démocratique. Voter ne m’intéresse plus et me semble un acte devenu insignifiant, car aucun président ne fera ce qu’il a dit et ne pourra faire ce qui doit être fait. Or, dans les faits, ces lois ont été mises en place car la conscience humaine, la morale ou la logique ne permettent pas de préserver le vivre ensemble de manière pérenne. Notre société tourne en rond, ces politiciens ne sont avides que de pouvoir et d’argent. Ça ne changera rien aux élections, mais je ne me serai pas fourvoyé avec un vote qui ne correspond pas à mes convictions. Les raisons qui m’ont conduit à cette décision sont multiples et, hélas, pas très exceptionnelles : la raison principale est le rejet du système actuel qui a, pour moi, vécu. Mais ça voudrait dire participer à cette mascarade et je ne suis pas pour cette autre famille politique non plus. « Cela fait huit ans que je vote à chaque élection ; j’ai grandi dans une famille extrêmement politisée, avec deux parents militants encartés depuis leur adolescence : voter était un devoir. Blanc, clairement. Verts, puis Hollande en 2012. Voter, même blanc, revient à alimenter cette machine à produire de la médiocrité. Avec 45 % d’abstention et 10 % de non-inscrits sur les listes, et ils osent se prétendre représentants du peuple ? Et pendant ce temps-là, les politiciens embauchent leur famille, fictivement ou non, qualifiée ou non, à des postes tellement mieux rémunérés que mon stupide smic. Nous avons des lois. En comparaison à d'autres pays en Europe, c'est un droit qui est venu tardivement. Par Vikidia, l’encyclopédie pour les jeunes, qui explique aux enfants et à ceux qui veulent une présentation simple d'un sujet. Car il n’y a pas de troisième voie aujourd’hui, même auprès de cette gauche qui n’existe plus que dans la bouche de ses adversaires. », Ilinca B., doctorante de 28 ans, Paris : « Ils ne méritent pas mon vote ». Mon beau pays n’est pas un morceau de viande et je refuse de voter pour un vautour. On risque d’avoir notre propre Trump au pouvoir. Cette phrase de Wolfgang Schäuble, terrible de vérité nue : “On ne peut pas laisser des élections changer quoi que ce soit.”, Justement, peut-être ai-je trop longtemps espéré changer les choses à travers cet investissement minimal qu’est le vote ? Ne serait-il pas intéressant, et cela avant même de passer au tirage au sort, ou aux autres stratégies de régulation du bien commun et de la chose publique, d’améliorer notre système de vote ? Non. Aux élections municipales, on élit les conseillers municipaux et le maire qui dirige la commune. Beaucoup de choses. Il est important les étudiants soient représentés au sein des conseils d’administration des Crous pour faire valoir leurs droits en matière d’aide sociale, de logement, de restauration, de culture. Par défaut concernant Royal, je ne l’appréciais que peu mais face à Sarko j’aurais pu voter pour n’importe quel candidat plus ou moins de gauche. Encore une fois, au second tour, il faudra voter pour celui en face du FN. Que des manœuvres individuelles, au service de petites ambitions personnelles. Mon choix de consommation, consommer local, éthique, est plus important que mon droit de vote. Les cinq prochaines années me permettront de voir si mon désengagement est si grave que cela et si tous ceux qui m’ont encouragé à voter pour un tel ou un tel sont toujours aussi enthousiastes si leur candidat a été élu. Marre de faire des concessions sur mes convictions. Mon rêve : vote obligatoire pour tous (donc plus d’abstention, tout le monde s’exprime), scrutin déclaré non valide si les bulletins blancs sont majoritaires. « J’ai 42 ans et j’ai toujours voté et voulu agir en citoyen reconnaissant pour la démocratie dans laquelle j’ai la chance de vivre. Je le pense fortement et je m’indigne de l’absence de ce débat dans les grands médias. La chose a changé quand j’ai vu que le PS de Hollande et de Valls menait la même politique que l’UMP de Sarkozy et de Fillon. Ils nous demandent des efforts, votent des lois qui ne les concernent pas, et rien ne changera, car ces messieurs ne sont pas près de voter de mesures restrictives les concernant (diminutions de leurs indemnités, salaires, etc). Je ne pense plus aller voter désormais. Ce que j’avais fait en 2012. En 1944, vers la fin de la Seconde Guerre mondiale, le droit de vote est accordé aux femmes en France. Hamon et Mélenchon se suicident en concourant séparément alors que la somme de leurs voix placerait un candidat commun en tête au premier tour. « J’ai 32 ans et j’ai toujours voté. J’ai 26 ans, et jamais je n’ai voté par envie, par conviction. On risque de s’appauvrir. ». Le dernier mandat présidentiel m’a profondément déçu par l’absence de mesures concrètes améliorant la répartition des richesses, notamment envers les plus faibles. Aucun n’est intègre. Ras le bol du vote utile barrière à l’extrême droite ! Ce message s’affichera sur l’autre appareil. », Victoria F., 18 ans, en année d’échange aux Etats-Unis : « Je ne reconnais plus mon pays ». En 1946, le droit de vote est accordé aux Français d'outremer. Journée spéciale abstention sur Le Monde.fr. Non, on soumet au peuple des hommes qui ont fait les mêmes écoles, qui appartiennent aux mêmes milieux sociaux, qui veulent le pouvoir, garder leurs privilèges et qui font fonctionner l’économie de ceux qui payent leurs campagnes. Je n’ai aucune confiance dans les programmes des candidats (même en les ayant lus). Les derniers tampons sur ma carte d’électeur datent de 2012 mais sont trompeurs : je me déplaçais, mais mon vote était considéré comme blanc au vu de son contenu. », Sylvain D., cadre financier de 34 ans : « Je suis prêt à prendre le risque qu’un parti d’extrême droite soit au pouvoir » « Je songe sérieusement à m’abstenir aux prochaines élections, pour la première fois depuis que je suis en âge de porter ma voix aux urnes. « J’ai bientôt 29 ans. Les Suisses acceptent du bout des lèvres l’acquisition de nouveaux avions de combat pour 5,6 milliards d’euros, Sur Google, l’heure des recherches à « zéro clic », Scandale William Saurin : « A chaque affaire, les réglementations rendent toujours plus lourde et complexe la machinerie comptable des entreprises », « Face aux urgences sociales et environnementales, un nouveau modèle philanthropique doit se réinventer ». Les organisations formelles ou informelles ont recours à cette pratique, de toute nature (économiques, politiques, associatives, etc.). Pourquoi ils n’iront pas voter. Ma décision a été définitivement prise après “Le Grand Débat” diffusé sur TF1, où j’ai eu l’impression de voir des vautours se battre pour un morceau de viande. Il s'occupe des collèges, des transports scolaires, du revenu de solidarité, des routes, etc. De l’état d’urgence instrumentalisé pour assigner à résidence durant la COP21. J’ai longtemps éprouvé une certaine incompréhension vis-à-vis des abstentionnistes et de leurs slogans méprisants (“élections, piège à cons”). Aucun ne semble avoir de vraies propositions, de volonté politique de changement. Le vote (terme dérivé de l'anglais vote, provenant du latin votum signifiant « vœu ») désigne une méthode permettant à un groupe une prise de décision commune. Lecture du Monde en cours sur un autre appareil. Insatisfaction, colère, dégoût de la politique, voire non-reconnaissance du vote blanc… A travers un appel à témoignages, des lecteurs du « Monde » nous ont expliqué les raisons de leur abstention. », Kaël C., sans-emploi de 37 ans, Paris : « J’en ai marre de faire des concessions sur mes convictions ». Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Le système de vote actuel est buggé, j’ai décidé de ne plus l’utiliser et d’utiliser mon vrai pouvoir démocratique : mon portefeuille. Désobéissance civile : comment des milliers d’activistes s’organisent en Allemagne, Pourquoi la fin du confinement ne sonnera pas la fin de l’épidémie, Pourquoi le vote par courrier complique la présidentielle américaine, Brexit : « Boris Johnson pense qu’il a davantage à gagner à un “no deal” qu’à un accord avec l’UE », Eva Joly : « Dans un dossier qui demandait la pondération, Eric Dupond-Moretti a choisi la brutalité », Congé paternité : une avancée à concrétiser, Le Festival du cinéma italien d’Annecy tourne le dos à la dolce vita, Le Mississippi, une femme-écrevisse, une île et un accusé… : nos coups de cœur littéraires, « Le Labyrinthe du silence » : un procureur allemand lève le voile sur les crimes nazis, Un seul tandem candidat à la tête de la cérémonie des Césars, Véronique Cayla et Eric Toledano, Maria Grazia Chiuri, l’atout en or de Dior, S’aimer comme on se quitte : « Il est parti juste après notre anniversaire de mariage », Le tourin à l’ail : la recette d’Alice Quillet, S’abonner, c’est rejoindre une communauté de 400 000 abonnés pour explorer, analyser, débattreDécouvrir les offres. Voter sert à élire les gens qui vont s'occuper des affaires publiques. Chaque fois le droit de vote est différent. Aux cantonales, on élit les conseillers généraux qui dirigent le département. VOTER, C’EST AGIR. Ils ne veulent pas le bien du peuple, ils veulent juste le pouvoir. C’est parce que le système électoral et politique de la Ve République les détermine à être ainsi. Sans doute par peur de se voir opposer, chiffres à l’appui, que ce qui est proposé n’emporte pas d’adhésion massive, contrairement à ce qui est affirmé de façon mensongère dans chaque meeting ou chaque émission par chaque candidat. Marre de voir les élus se gargariser avec nos votes alors qu’on a voté contre, et pas pour. Voter sert à élire les gens qui vont s'occuper des affaires publiques. « Aujourd’hui âgée de 18 ans, me rendre aux urnes cette année aurait été une première pour moi, mais malheureusement je ne compte pas y aller, ou, dans le meilleur des cas, voter blanc, car nous avons la chance d’avoir ce droit et qu’il faut en profiter. C’est pour cela que je revendique une abstention active, qui ne se contente pas uniquement de refuser le système politique actuel et ses représentants, mais qui souhaite porter des idées démocratiques de changement social à l’écart de tout cela, en usant de tous les moyens nécessaires. Ainsi, critiquer les candidats sans critiquer la structure sociale qui les a produits me semble totalement illogique. Pour avoir le droit de vote, il fallait être un homme, avoir plus de 21 ans et surtout payer un impôt d'une certaine valeur, c'est ce que l'on appelle le cens. Un scrutin par “jugement majoritaire” serait préférable au mode de scrutin actuel. J’espérerais ainsi qu’un tel quinquennat imposerait enfin aux partis historiques une réelle remise en question. », Evelyne A., proviseure adjointe de 49 ans, Pantin : « Ras le bol du vote utile ». Je vote à toutes les élections depuis ma majorité. Donc je n’irai pas voter cette année. Celui du Medef qui applaudit un ministre de l’économie socialiste. Pour ces deux raisons (non exhaustives), je suis prêt à prendre le risque qu’un parti d’extrême droite se retrouve propulsé au pouvoir. Aux législatives, on élit les députés qui votent les lois et le budget de l'Etat. « Dans le passé, j’ai toujours voté, par respect pour ceux qui se sont battus pour le droit de vote. Comment voulez-vous que je ne sois pas dégoûtée ? Pour conclure, je ne me sens pas représenté. En 1815, le roi Louis XVIII rétablit le suffrage censitaire. Depuis 2002, nous ne votons plus pour quelqu’un, nous votons contre quelqu’un, contre un parti. Je n’y prendrai plus part, je ne voterai plus, je ne cautionnerai plus par mon vote la Ve République. En 1799, le coup d'État de Napoléon Bonaparte mit en parenthèse l'expérience démocratique : la France devint rapidement une dictature (en théorie le suffrage était universel mais ne servait qu'à désigner des personnalités parmi lesquelles Napoléon choisissait les « représentants du peuple »). On risque de finir déçus (et encore plus qu’avant). On risque de se déchirer entre Français. Notre démocratie représentative s’est transformée en une oligarchie dirigée par une élite qui ne représente qu’elle-même. Aujourd’hui, en tant que jeune, j’ai pour seul espoir une France fascisante ou libérale. Le vote blanc n’étant pas pris en compte, la seule façon de dire “vous êtes à côté de la plaque de bout en bout” est de ne pas y aller, et de faire le jeu de ceux qui vont y gagner, peu importe qui. Elle se déclare parfois apolitique, mais sans l’être, car abstention doit être comprise comme étant, la plupart du temps, un acte politique. Celui de la loi renseignement. J’ai voté à 3 présidentielles. La victoire de Tsípras et ce qui s’en est suivi. », Hicham N., agent EDF de 32 ans : « Le vote est un choix, l’abstention aussi ». A la première bonne idée que j’entends, je pense immédiatement au fait qu’il y aura 10 raisons invoquées six mois plus tard pour ne pas appliquer ladite promesse. Voter Chirac pour ne pas avoir Le Pen, voter Hollande pour ne pas avoir Sarkozy. », Cédric P., auditeur de 32 ans, Champigny-sur-Marne : « Notre démocratie est à bout de souffle ». Et finalement, quel est le bilan ? Peu importe qui est au pouvoir, ma vie ne va pas être améliorée. « J’ai toujours voté, même lorsque l’offre politique – puisque c’est bien d’une forme de marché dont il s’agit – ne me convenait pas. Il s'occupe des écoles, des poubelles, de l'eau, des rues, des bus, des marchés, etc. C'est un suffrage universel. Et ça me fait me sentir mal. ». Publié le 30 mars 2017 à 18h35 - Mis à jour le 31 mars 2017 à 15h47. Le peuple s’exprime ? Je pense aussi que c’est le contexte mondial qui fait que je n’ai plus beaucoup d’espoir pour la démocratie en général. « Je suis issu d’une famille de gauche : père immigré, soixante-huitard, militant PS en province dans les années 1980, mère française ayant toujours voté vert par conviction, ou communiste pour essayer de faire peser la gauche de la gauche. Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe. Et j’espère secrètement que ça soit les pires cinq années qui suivent pour enfin voir un sursaut après coup… Trump power ;). Et l’Europe… Il m’arrive d’être d’accord avec certaines idées de gauche, de droite et même du FN (le commerce loyal, c’est la seule je crois). Toutefois, il y eut de houleux débats entre hommes politiques pour savoir si les femmes pouvaient comprendre la politique. Car il s’agit bien d’un investissement minimal, et le gouvernement est ravi que nous nous y cantonnions pour lui renouveler docilement toute sa légitimité. Insatisfaction devant les programmes des candidats, colère, voire dégoût, causés par les affaires qui émaillent la campagne depuis plus de deux mois, désillusion d’électeurs persuadés que « voter ne changera rien », militants de l’abstention active, de la reconnaissance du vote blanc… Les raisons de s’abstenir sont multiples, comme l’illustrent les nombreux témoignages que nous avons recueillis à l’occasion d’une journée spéciale sur l’abstention, jeudi 30 mars, sur Lemonde.fr. Profondément ancré à gauche, mon unique souhait serait de voir les plus vulnérables se porter mieux. Aux élections municipales, on élit les conseillers municipaux et le maire qui dirige la commune. Marre d’en attendre peu d’un candidat et d’être malgré tout déçu. Deux mesures auraient pu m’inciter à revoir ma position, mais aucune d’elles n’est présente dans les programmes tels que connus aujourd’hui : la comptabilisation et la reconnaissance du vote blanc, en guise de protestation, et de réelles mesures punitives pour tout égarement impliquant des personnalités publiques (inéligibilité à vie quand une mise en examen est prononcée, etc.). », Hervé D., chef de projet informatique de 42 ans, Combs-la-Ville : « Je ne veux plus cautionner cette mascarade ». Pour la démocratie. Depuis le début de cette présidentielle, j’ai toujours eu l’envie d’aller voter. Les politiques semblent n’avoir comme variable d’ajustement pour l’élaboration de leur budget que l’augmentation des impôts pour les honnêtes gens, et de leur demander de se serrer la ceinture ou de travailler plus longtemps en n’étant pas certain d’avoir une retraite. Marre. Parce que je ne me sens pas représentée ». Toujours. Ce sont tous des profiteurs et des menteurs. À partir de 1791, la France va traverser une période d'instabilité politique. Mes autres raisons découlent de la première : perte de confiance dans les hommes politiques (corrompus, sans véritable envie de servir leur pays et leurs concitoyens, seulement leurs intérêts et ceux de leurs proches, opacité dans la gestion de notre pays, vote de lois par et pour les élites mais pas pour les citoyens, non-respect des programmes de campagne) comme dans les partis politiques (perte d’identité et de l’ADN qui pouvaient les caractériser à l’origine, sauf pour les extrêmes peut-être), envie que les citoyens reprennent leur destinée en main, participent à la construction de leur Nation pour un meilleur vivre ensemble. », Romain S., intermittent de 36 ans, Paris : « Ce qui serait démocratique, c’est que le vote blanc compte vraiment ». Fermer la bandeau d’une raison de s’abonner au journal Le Monde. J’ai signé l’appel des solidarités hier, car je veux penser une autre société plus préoccupée du bien-être de tous et de la justice pour chacun. Tandis que les véritables questions politiques sont évincées par le cirque électoral, une large partie des Français ressent ce décalage et projette de s’abstenir. Les projets de Royal et Hollande me faisaient peu rêver, c’était une gauche trop molle pour moi, mais “voter, c’est important” + “pas Sarko” = vote de dépit. Politiquement, nous agissons, mais nous ne jouons plus. Je n’arrive pas à apprécier ces élections. Hors des cadres de la République. Je tends à penser que ce parti n’aurait que peu de moyens pour appliquer son programme radical, faute de majorité parlementaire. L’environnement politique français est depuis trop longtemps pollué par des révélations incessantes et écœurantes pour tout citoyen lambda, qui doit, lui, se conformer à la loi. Pendant tout le quinquennat de Hollande, jamais je ne l’ai critiqué, ni lui ni son gouvernement, vivant tranquillement ma petite vie. Aujourd’hui, j’en ai marre. La cohérence me dicte pourtant de m’abstenir cette fois, et toutes les prochaines fois s’il le faut. Là encore sans conviction, mais surtout pas Sarko ! », Alexis N. : « Améliorons notre scrutin par un vote par notes ». Pour l’anecdote, il se trouve même que j’ai réalisé l’identité visuelle de la campagne de François Hollande (j’étais designer indépendant en 2012). Pourquoi cette décision ? Ceux qui n’y croient plus. Aux cantonales, on élit les conseillers généraux qui dirigent le département. La politique d’aujourd’hui est uniquement basée sur des amis de promos, des services rendus… Nous sommes en France, pas dans House of Cards. Dernière modification de cette page le 11 mai 2020 à 10:33. Mes doigts m’en brûlent encore. Voici les grands rendez-vous de la journée : Nous avons également invité Antoine Peillon, journaliste et auteur de Voter, c’est abdiquer (éditions Don Quichotte, 2017), qui nous parlera des militants de l’abstention active, ceux qui revendiquent de ne pas aller voter, et des possibilités de faire de la politique autrement. Ayant eu des cours d’éducation civique au secondaire, je me souviens encore de nos écrits sur : “Le vote, un droit ou un devoir ?” et mes cours de droit m’ont également démontré l’importance du vote. Et qu’importent le résultat et mon vote (ou non), je finirai amère. Marre aussi de voter “utile” et pas par conviction. Même si on devait rester dans un système électoral permettant de choisir le candidat, parmi cette élite, qui nous rebute le moins, le mode de scrutin actuel est parfaitement inadapté, comme on aurait dû le comprendre et en tirer les conséquences depuis le 21 avril 2002. « Pour voter, il faut avoir le choix, les candidats sont peu ou prou tous impliqués dans des malfaçons. En 1830, sous la monarchie de Juillet, le cens est réduit d'un tiers, ce qui permit d'étendre très légèrement le droit de vote aux classes moyennes. ), payé… le smic. J’ai 23 ans et j’ai voté pour la première fois il y a cinq ans. Et aux primaires de la gauche. L’électeur est contraint de renoncer à un vote de conviction pour adopter un vote stratégique, en fonction de ce qu’il anticipe du résultat au vu des sondages. Mais s’agit-il encore d’une démocratie ? Aux régionales, on élit les conseillers régionaux qui s'occupent des lycées, des trains, de la recherche, des universités, etc. Celui de la mort de Rémi Fraisse. Quand on y réfléchit bien, le suffrage universel n’est que l’illusion d’un choix. Mais il y a surtout la Grèce. Mais depuis quelques jours, et observant cette campagne étrange, je ne sais même plus vers qui me tourner pour espérer trouver quelqu’un qui représente “les gens”. Je ne veux pas faire mon choix par élimination et faire partie des personnes qui auront élu un certain président qui, quoi qu’il advienne, ne me conviendra pas et ne méritera pas mon vote. J’ai voté par devoir républicain, par défaut souvent. Et si l’on regardait dans la direction des Nuits debout ? Parfois blanc. Je fais sûrement partie des gens désabusés. », Thom : « Participer au jeu, c’est le cautionner ». », Elie S., 26 ans, Poitiers. Il faut attendre 1848 pour que le suffrage universel masculin soit rétabli en France, sous la Deuxième République française. Aujourd'hui, sous la Cinquième République, le droit de vote est accordé à toute personne ayant plus de 18 ans, et ayant les droits civiques. VOTER, C’EST DÉFENDRE VOS DROITS. Que s’est-il donc passé en cinq ans qui ait pu me faire revoir ma conception du vote à ce point ? Là, non. Si son programme ne tient pas la route économiquement, je crois que c’est Mélenchon qui pourrait obtenir mon vote, uniquement pour son envie d’une VIe République et de la règle verte. ? Verts, puis Royal en 2007. Jeudi 30 mars, Le Monde.fr vous propose de revenir sur les raisons de cette abstention avec des reportages, des témoignages, des éclairages et l’analyse d’intervenants extérieurs à la rédaction. Le fameux “vote utile” brandi par tous. Le suffrage universel n’est, au fond, que le droit de choisir nous-mêmes nos maîtres, de désigner la sauce à laquelle nous préférons être mangés. Chaque fois le droit de vote est différent. « Il suffit d’observer les stratégies des candidats, d’écouter les tactiques ou les résignations de votes utiles, les arguments sur les nécessités de rassemblement, pour détecter que nous utilisons un système de vote d’une démocratie de l’ère féodale. Un système d’assemblée désignée par tirage au sort lui serait bien préférable. Ce sont ceux qui sont le plus avides de pouvoir, qui maîtrisent au mieux l’art de vendre leur image dans les médias et qui rechignent le moins à utiliser les moyens les plus immoraux ou malhonnêtes pour parvenir à leurs fins. La France a connu cinq Républiques et deux monarchies constitutionnelles, deux empires et l'État français du maréchal Pétain. Aucun ne mérite mon vote. J’aimerais pouvoir bouger les choses, voire me présenter moi-même aux élections si cela ne paraissait pas aussi compliqué avec les 500 signatures. Seul l’avenir le dira… », Sebastian B., professeur de 25 ans, Paris : « Je refuse le système politique actuel et ses représentants ». En 1974, la majorité passa de 21 à 18 ans, sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing. J’appartiens à une génération qui a toujours voté par défaut. », Franck E., 53 ans : « Mon rêve : vote obligatoire pour tous ». Des abstentionnistes témoignent. « Aucun des candidats “principaux” ne m’attire et les petits candidats sont tellement peu représentés dans les médias qu’il faut aller chercher l’information par soi-même pour, au final, ne pas se sentir beaucoup plus proche d’eux. Aux élections européennes, on élit les députés européens qui votent les lois européennes et contrôlent que tout fonctionne bien dans l'Union européenne. En France, l'abstention de vote connaît une hausse depuis une trentaine d'années. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents. Il est significatif que le milieu politique français se refuse depuis toujours à prendre en compte les bulletins blancs. A l'élection présidentielle, on élit le président de la République qui dirige le pays. En 1792, après la chute de la royauté, pour les élections à la Convention, la France expérimenta pour la première fois un suffrage universel, mais toujours exclusivement masculin. Je refuse de voter une fois encore pour quelqu’un qui ne me convient pas afin de contrer quelqu’un que je déteste. Chez moi, ça ne fonctionne plus. Il y a d’abord le quinquennat écoulé, bien sûr, qui restera pour moi celui de la trahison et du passage en force. Soit on redéfinit les règles clairement avant de jouer, soit on empêche le jeu de trouver son unique vainqueur. La volonté générale serait bien mieux représentée par un vote au jugement majoritaire, insensible au nombre de candidat, et aux stratégies de vote. « Droit de vote en France » expliqué aux enfants par Vikidia, l’encyclopédie junior, Du suffrage censitaire au suffrage universel, https://fr.vikidia.org/w/index.php?title=Droit_de_vote_en_France&oldid=1412755, Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0. », Baptiste F., 32 ans : « Que s’est-il donc passé pour que j’aie changé en cinq ans ? J’ai la sensation de me réveiller dans un rêve immonde où tout le monde, des politiques aux médias, a oublié que la vérité, la réalité ne sont qu’affaire d’idéologie, de prisme ; que si la réalité est telle qu’elle est aujourd’hui, c’est qu’elle a été façonnée par une certaine idéologie que l’on ne remarque même plus et que la soi-disant neutralité médiatique renforce chaque jour en refusant de la questionner.