Certes, on peut penser rétrospectivement que ce nouveau cadre relevait d’un jeu assez formel, dont les arrangements de Yalta avaient défini à l’avance les paramètres et les limites. Les Etats-Unis concédaient l’indépendance aux Philippines dès 1946, mais la France n’entendait pas suivre leur exemple en Indochine, pas plus que les Pays-Bas aux Indes néerlandaises — d’où des guerres que les métropoles allaient perdre. masc. Au cours de cette évolution, le tiers-monde a perdu son unité et son influence politiques. La mortalité infantile a diminué de moitié et le taux brut de mortalité est aujourd'hui le même dans les pays développés et dans le Tiers Monde (10 p. 1 000), même si cette bonne performance est à relativiser par la jeunesse de la population des pays pauvres. Le Tiers-mondisme de gauche aujourd'hui Après la chute de l'URSS en 1991, l'idée de tiers-mondisme de gauche continue d'exister, ainsi certains pays opposés à la politique étrangère américaine nouent des liens étroits sur une ligne idéologiquement de gauche (Syrie, Cuba, Venezuela, Corée du Nord, Nicaragua par exemple) [ réf. Reste à savoir ce qui va se passer au cours de cette transition de l’actuel système vers un ou plusieurs autres. Les indices sociaux ne sont pas forcément plus pertinents. Certains pays (principalement asiatiques, notamment les « Dragons ») paraissent avoir « décollé » en se tournant résolument vers le développement industriel destiné à l'exportation sur le marché mondial, tandis que d’autres s’enfoncent dans la misère et le désordre politique ; l'unité du tiers-monde ne se situe donc plus dans le seul indicateur de pauvreté, et la concurrence économique ne peut qu'exacerber les divisions. L'auteur y évoque l'existence de deux mondes, p… Désireux de créer une force interétatique, ils ne s’adressèrent qu’à des Etats indépendants. ». amnesty.org I n the hea rt of t hi s fir st world I found s cenes more remini sc ent of t he third world . Pour ce vaste monde sous tutelle, où la pauvreté surpassait — et de loin — celle des pays « industrialisés », la priorité allait à la « libération nationale ». Poursuivant sa réflexion sur l'unité et la diversité du tiers-monde, Yves Lacoste en est venu, vers la fin des années 1970, à considérer qu'un critère commun et presque unique unissait ses constituants : l'ampleur de la croissance démographique (toujours supérieure à 2 % par an, alors qu'elle reste sensiblement inférieure à ce seuil dans le reste du monde). Ne s'agirait-il pas seulement d'une « théorie », confirmée par des exemples asiatiques, voire latino-américains, mais dont la valeur universelle n'est pas prouvée ? C'est en 1973 seulement que Mao Zedong affirme que la Chine appartient au tiers-monde. L’épicentre de la crise s’est situé dans les pays de l’OCDE et non dans les pays d’Afrique, d’Asie ou … Néanmoins, les plus grands progrès des agricultures du tiers-monde sont liés à l'utilisation de plantes également cultivées dans les pays développés (maïs, riz, blé) et de techniques qui y sont fort bien connues, à commencer par l'irrigation. Pourrait-on, au contraire, envisager une époque de pluralisme ? Mais il a aussi subi un net déclin économique. Dans les années 1960, le géographe Yves Lacoste a dressé une liste de 14 critères qui avaient pour objectif plus de repérer que de définir les pays sous-développés. Ne voyant aucune solution plausible à ce dilemme social dans le cadre d’une économie-monde capitaliste, j’y vois la deuxième contrainte structurelle qui freine l’accumulation du capital. Et, au sein du Tiers- Monde, l'Afrique, un "continent à la dérive" ... Une telle vision, bien que comportant une part de vérité, est trop grossière pour rendre compte de la réalité du Tiers-Monde, aujourd'hui. Cette dynamique intervient dans les différents pays qui composent le système-monde à des moments et selon des rythmes différents, mais le mouvement s’accélère presque partout. Elle fut rapidement adoptée dans le discours intellectuel mondial. L'expression « pays du tiers-monde » a été créée en 1952 par Alfred Sauvy, un démographe français. Martin Khor, Directeur du Réseau Tiers-Monde...: Martin Khor, Director of the Third World Network...: Alors que ce pays faisait autrefois figure de modèle pour le Tiers-Monde, c'est aujourd'hui tout le contraire. Besoin d'un professeur d'Histoire ? Anticommunistes, les Américains étaient aussi anticolonialistes, au risque de provoquer le mécontentement de leurs alliés européens, alors trop dépendants pour regimber fortement. Cet échec historique a abouti à une immense désaffection à l’égard des mouvements contestataires. Or, ce terme semble trouver une résonnance particulière aujourd’hui, dans un contexte marqué par une mobilité accrue, une transformation digitale des pratiques de travail et une recomposition … Celle-ci finance les services publics, et les entreprises l’acceptent comme entrant raisonnablement dans les coûts de production, si elle ne leur semble pas trop élevée. Le Tiers-Monde s’est révélé être une désillusion au fil des années. Parmi les quatre points de la politique nord-américaine à l'égard du communisme, le dernier précisait que les États-Unis apporteraient leur aide financière, économique et militaire à tout État menacé par la subversion communiste. En 1956, dans un ouvrage publié en collaboration avec Georges Balandier, Alfred Sauvy explicite le terme « tiers-monde », dans une volonté de préciser, voire d'infléchir sensiblement le concept de « sous-développement », né quelques années plus tôt aux États-Unis. Le tiers monde, qu’est-ce ? Pour reprendre un concept élaboré par un auteur fort éloigné de la problématique du développement, Pierre Gourou, ce sont les « encadrements » qui paraissent en cause. English Translation of “tiers monde” | The official Collins French-English Dictionary online. Bref, externalisés, les coûts demeurent bien réels, même s’ils sont difficiles à évaluer. Vingt-sept ans plus tard, en pleine mondialisation néolibérale, on se frotte les yeux en se demandant comment la roue a pu tourner à ce point. Mais l'approche d’Alfred Sauvy, combinant aspects politiques, économiques, sociaux et culturels, a souvent été détournée dans un sens plus strictement politique et idéologique, avec notamment une assimilation entre « pays du tiers-monde » et « pays non alignés », puis par la déviance progressive de cette dernière notion. Ainsi, le taux de scolarisation ne dit rien de l'efficacité de l'enseignement, le nombre d'habitants par médecin masque le manque de médicaments de base. Ainsi, depuis 1945, l’économie-monde est passée par un cycle de Kondratiev (5) typique. Rejetant ces positions exclusivement politiques et idéologiques, le « mouvement » tiers-mondiste met en exergue la pauvreté et les atteintes aux libertés – tant dans les dictatures proaméricaines que dans le monde communiste – et cherche une « troisième voie » pour les pays dits sous-développés. L’URSS allait en tirer la leçon l’année suivante : après le XXe Congrès du PCUS et le fameux rapport Khrouchtchev, elle cesserait de décrire les mouvements de libération nationale du tiers-monde comme « bourgeois » et « réactionnaires », leur reconnaissant subitement des vertus « démocratiques » et même « socialistes » en gestation. C’est ainsi qu’elles firent de la décennie 70 celle du développement. L'usage du singulier ou du pluriel n'est pas non plus indifférent : y a-t-il un tiers-monde ou des tiers-mondes, comme il y a des pays en voie de développement ? Pour en prendre la mesure, il faut examiner les trois principaux trends séculaires qui approchent de leurs limites et freinent donc l’accumulation incessante de capital — laquelle définit le capitalisme en tant que système historique. Marginalisé dans les années 80, il est complètement mort dans les années 90. Ils contribuent aussi — en les réprimant ou en les achetant — à dompter les « classes dangereuses ». Pour y faire face, les capitalistes du monde entier ont joué, avec succès, sur la délocalisation de certains secteurs de l’économie vers des zones à bas salaires. ; l'exode rural a sévi partout, à des degrés divers (plus tôt et de manière plus importante en Amérique latine, plus tardivement en Afrique et à un moindre degré en Asie) ; le niveau sanitaire a souvent progressé, et la situation alimentaire, grâce à l'intensification de l'agriculture, s'est améliorée dans certains pays. Parallèlement, une régression vertigineuse menace la sécurité individuelle et collective, en liaison avec la perte de légitimité des structures de l’Etat. La proximité de l'Europe, qui devrait être un atout, s'affirme, au contraire, comme un handicap : entre la copie des modèles européens, l'attente de solutions extérieures, et leur détournement au nom de l'authenticité africaine, la juste mesure reste pour l'heure introuvable. La différenciation s'accélère encore aujourd'hui ( voir le cours sur l'espace mondial ). Malgré des réformes nombreuses et nécessaires, les régimes postrévolutionnaires ont échoué à réduire de manière significative les écarts de revenus. Mais, lorsqu’ils accédèrent au pouvoir, durant la période 1945-1970 (correspondant à la phase A du cycle de Kondratiev), ils se retrouvèrent au pied du mur et, à leur tour, appelèrent les peuples à attendre patiemment les lendemains qui, c’était promis, chanteraient. Pour avoir une vue d'ensemble sur la décolonisation, consultez en priorité les articles suivants du dossier en cliquant sur celui de votre choix : Pour avoir une vue d'ensemble sur la mondialisation, consultez en priorité les articles suivants du dossier en cliquant sur celui de votre choix : Ensemble des pays qui sont exclus de la richesse économique répartie entre les nations. English Translation of “tiers monde” | The official Collins French-English Dictionary online. L'expression « tiers-monde » a été créée par le démographe français Alfred Sauvy dans un article publié le 14 août 1952 par l'hebdomadaire l'Observateur (ancêtre du Nouvel Observateur), à la dernière phrase d'une chronique intitulée « Trois mondes, une planète ». (6) Lire Benjamin Coriat et Robert Boyer, « De la crise comme “destruction créatrice”… ou le retour de Schumpeter », Le Monde diplomatique, septembre 1984. Les pays afro-asiatiques nouaient des liens avec l’Amérique latine sous l’étiquette de pays « non alignés », ou de Tricontinentale après le succès de la révolution cubaine de Fidel Castro. S’ouvrira ainsi une période de grande confusion politique. Apôtre national et religieux de l'Inde... État d'Asie méridionale baigné à l'ouest par la mer d'Arabie, à l'est par le golfe du Bengale... Ralentissement volontaire de la production économique. Entretemps, le modèle chinois a déjà influencé des pays du tiers-monde, séduits par les idéaux d'égalité et de bien-être qui paraissaient l'animer. Les progrès des techniques de production et de l'organisation des rapports sociaux sont-ils liés de telle façon que le développement suppose une réduction des civilisations à un dénominateur commun ? Pourquoi et comment ce retournement s’est-il produit ? L'expression « pays du tiers-monde » a été créée en 1952 par Alfred Sauvy, un démographe français. Si, nous l’avons vu, l’équilibre du système-monde capitaliste n’est jamais rétabli tout à fait, c’est parce que les contre-mouvements impliquent la modification de paramètres qui sous-tendent le système. Toutefois, à considérer la cartographie de la répartition des indices quantifiables de développement, plusieurs tiers-mondes apparaissent, comme peut le montrer l'opposition entre eux des trois continents concernés (Asie, Afrique et Amérique du Sud). Celles-ci sont le fait d’un grand nombre d’acteurs, chacun agissant indépendamment et selon ses intérêts immédiats. Le phénomène, en tout cas, s’amplifiait. Or, ces deux facteurs varient sans cesse. Cet essor et ce déclin s’inscrivent-ils dans le cycle éternel des modes passagères ? La Conférence tricontinentale de La Havane (Cuba, 1966) a mis en valeur l'unité du tiers-monde, marquant au passage une déviance politique manifeste du non-alignement, certains pays non alignés restant résolument anticommunistes, d'autres hésitant souvent entre les versions soviétique et chinoise du communisme. Ou bien recouvrent-ils un revers politique majeur ? Des exclus qui font d’ailleurs penser à ce qu’on appelait autrefois le tiers-monde... Où en sommes-nous vraiment ? Qui inviter ? Filant la métaphore de la voiture endommagée, nous pourrions penser que, dans ces conditions, un automobiliste raisonnable roulerait lentement. Alors même que ces derniers font face à trois facteurs de baisse tendancielle du taux global du profit, les Etats parviennent moins qu’autrefois à les aider à résoudre ces dilemmes. Actu - Un hébergeur déconnecté et le spam mondial chute de deux tiers Les serveurs de McColo, une entreprise californienne proposant des services d'hébergement et fortement soupçonnée de servir à de nombreux spammeurs, ont été déconnectés d'Internet par ses fournisseurs d'accès. Ces contrastes significatifs au sein d’un même groupe (les pays du tiers-monde) incitent à s'interroger sur la pertinence de certains indicateurs. Courtisées par les deux Grands, elles entendaient échapper à la logique des blocs. Et, le système-monde étant resté capitaliste, les régimes situés en dehors du centre se sont retrouvés structurellement incapables de « rattraper » les pays riches. Si Fanon s’est voulu le défenseur des pays du Tiers-monde, ce n’est pas dans une optique extrémiste et guerrière, c’est un appel à la fraternité. Et le tiers-monde, du coup, s’organisait et se théorisait. Telle est la situation dans laquelle nous nous trouvons après cinq siècles de pratiques irresponsables, ce qui explique le développement spectaculaire du mouvement écologiste à travers le monde. Reprenons notre exemple. C’est le cadre de vie de plus de 80% de la population mondiale à l’aube du 21 ème siècle. L’évolution du Tiers-monde A. Mais la réalité à laquelle il renvoyait demeure, de façon plus manifeste encore maintenant qu’hier. L’expression tiers monde apparait pour la première fois en 1952 sous la plume du démographe et économiste français Alfred Sauvy. Cette phase, dite B, du cycle de Kondratiev comporte d’ailleurs toujours le transfert sous d’autres cieux de productions naguère sources importantes d’accumulation, mais qui ont cessé de l’être depuis qu’elles ont perdu leur caractère de monopole. Il convenait donc, au moyen d'une aide économique et financière, d'accélérer un processus trop lent, ou parfois à peine amorcé. L’Union soviétique souhaitait participer, invoquant ses républiques asiatiques, mais sa demande fut rejetée. » Alfred Sauvy établit donc une comparaison explicite entre le tiers-monde et le tiers état de la France de l'Ancien Régime, autre ensemble aux contours flous, sans unité sociale, comprenant les misérables ouvriers agricoles comme les bourgeois cossus, unis seulement par l'absence de participation aux privilèges dont bénéficiaient noblesse et clergé. Bref, c’est dans le moule de la guerre froide qu’on pensait. À l'origine, le vocable «pays non alignés», qui avait un sens politique, devait s'appliquer à tous les pays qui ne se rattachaient ni au bloc atlantique ni au bloc soviétique, à l'image de la Yougoslavie (qui avait rompu en 1948 avec l'URSS), voire, quelques années plus tard, de la Chine. Dans les deux cas, la puissance économique dominante de l'époque estimait avoir tout à gagner au libre jeu du marché. (2) Le Tiers du monde, sous-développement et développement, PUF, Paris, 1956. Il est pratiquement certain que le véhicule, au lieu de ralentir, ira de plus en plus vite, alors même que les virages se feront de plus en plus fréquents. Mais, comme l’allègement des coûts salariaux par la délocalisation, cette logique ne peut fonctionner éternellement. Les deux, sans doute. » L’année suivante, l’hebdomadaire reprenait le débat sous forme de livre (4), rassemblant cinq contributions hostiles au « tiers-mondisme », cinq autres en prenant la défense et cinq jouant les médiateurs. Elle différencie le style de sous-développement davantage parfois que les inégalités de niveau de développement. Et lorsqu’ils bénéficient encore de quelque soutien, c’est en tant que pis-aller face à des mouvements plus à droite, et non comme porteurs d’un nouveau projet de société. Les pays dits du Tiers Monde ont considérablement évolué. D’où un désinvestissement massif à l’égard des structures étatiques. Aujourd’hui j’ai donc assisté au discours de Julius Nyerere président de la Tanzanie à la tribune de l’ONU. L'entrée officielle de la Chine dans le débat est tardive. Bien sûr, les premiers ne se présenteront pas sous ces dehors : ils s’affirmeront modernisateurs, nouveaux démocrates, défenseurs de la liberté, progressistes, voire révolutionnaires. Si la croissance démographique aggrave la pauvreté, elle n'en est pas la cause unique ; celle-ci est bien aujourd'hui dans la recherche du profit à l'échelle mondiale, dont, fût-ce à un moindre degré, pâtissent même les pays industrialisés, victimes des délocalisations vers des pays où la main-d'œuvre est moins chère. De fait, ces temps-ci, les hérauts des multinationales, au sein de la Banque mondiale par exemple, donnent souvent l’impression d’être plus attentifs aux soucis du tiers-monde que ces anciens gauchistes devenus militants des « ingérences » moralisatrices. Le tiers-monde s'offrait donc comme un champ d'expansion idéal pour l'industrie de la cigarette. Considérant que seul leur modèle peut résorber les problèmes de développement, ils ne jugent pas nécessaire d'analyser la spécificité des pays dits sous-développés. Mais ce choix ne peut pas s’effectuer à l’avance, car il dépend d’un nombre infini de facteurs échappant partiellement aux contraintes du système. Gamal Abdel Nasser. Vittorio DE FILIPPIS Pauvretés et inégalités dans le tiers monde, Pierre Salama et Jacques Valier, éd. Rien. Celui-ci re- groupe un ensemble hétérogène de pays ayant cha- cun sa propre marge de manoeuvre, marge L'Amérique latine, la plus métissée des grandes régions du tiers-monde, la plus proche des pays riches quant à l'origine du peuplement (langues, usages sociaux, religions…), recherche aujourd'hui au moins autant sa voie dans le retour à ses spécificités, dans son passé précolombien, que dans l'utopie révolutionnaire importée qui lui permettait de se dresser contre les États-Unis. Politiquement délicate, cette opération nécessite notamment la prise en compte, dans les calculs de profitabilité, des niveaux comparés de qualification. L’issue est intrinsèquement incertaine et donc ouverte à l’intervention et à la créativité humaines. Le terme de « sous-développement » postulait l'existence d'un développement et d'un seul, ce que l'économiste américain Walt Whitman Rostow devait théoriser dans les Étapes de la croissance économique (1960). Il s'agit d'un ensemble... État d'Afrique orientale, l'Éthiopie est limitée au sud par le... Mohandas Karamchand Gandhi, surnommé le Mahatma (« la Grande Âme »). Le tiers-mondisme développe une critique globale du monde développé. En fait, c’est le système-monde qui se désagrège. En 1973, le relèvement du prix du pétrole va marquer leur apogée. Le prix d’achat revient à 100 % à l’entreprise, qui va éventuellement en tirer profit, mais les dépenses pour le traitement des matériaux incombent souvent, elles, à un tiers. Ils ont raison parce que c’est un pays en voie de sous-développement. Certains producteurs parviennent ainsi à une baisse sensible du prix de leurs matières premières, donc à une augmentation de leur marge de profit, en se déchargeant sur la collectivité d’une partie de leurs coûts réels de production. Les retrouvailles de la Chine avec le capitalisme, l'effondrement du bloc soviétique, comme l'échec des socialismes utopiques « nationaux », ont créé un monopole idéologique : le modèle du libéralisme économique paraît contrôler le système mondial, les grands organismes internationaux (Banque mondiale et Fonds monétaire international) s'efforcent de faire appliquer partout les mêmes recettes fondées sur une stricte orthodoxie financière et sur l'ouverture au marché mondial, dans le cadre duquel chaque pays concerné devrait se spécialiser en fonction de ses « avantages comparatifs ». Le continent ne souffre d'aucune « malédiction écologique » : ni les sols ni les climats n'y sont globalement plus hostiles qu'ailleurs. Over 100,000 English translations of French words and phrases. Publicité. Mais cette phase voit également le transfert de liquidités du secteur productif (moins profitable) vers la spéculation, avec pour conséquence des crises d’endettement et des déplacements massifs de capitaux accumulés. Plus précisément, il est lié au poids politique des groupes antagonistes — ce qu’on appelle la lutte des classes. À partir des années 70, l'appellation du Tiers-Monde ne sera plus utilisée, lui … Le système déraille et entre alors dans sa crise terminale et parvient à une bifurcation. 25 La crise de 2008-2011 a été plutôt un révélateur du découplage des conjonctures du second monde émergent, voire du tiers-monde, avec le premier monde capitaliste. Pour le leader du « monde libre », la pauvreté qui régnait dans le monde favorisait en effet la pénétration soviétique ; tenter de la juguler revenait à lutter contre le communisme. La croissance démographique du monde européen au xixe s. résultait, en revanche, d'une évolution endogène de la société dans sa production, ses techniques médicales et sa pratique de l'hygiène. S'il était déjà alors peu aisé de les retrouver dans l'ensemble des pays du tiers-monde, cette tentative serait aujourd'hui vaine : les différences de produit national brut (PNB) par habitant se sont creusées par l'enrichissement des pays pétroliers, peu peuplés, et l'émergence des nouveaux pays industriels (N.P.I.) Ils n’ont pas non plus réussi à instaurer une véritable égalité politique. Les pays occidentaux étaient devenus keynésiens, avec Etat-providence, partis de « gauche » légitimes et « alternance » au pouvoir. L'Amérique latine se distingue par un très fort taux d'urbanisation, des PNB par habitant et des niveaux de consommation d'énergie relativement élevés, une croissance démographique encore forte mais dont la décrue est amorcée. Au lendemain de la seconde guerre mondiale, les anciennes colonies s'organisaient en « tiers-monde ». Lesquelles n’imaginaient quasiment pas que leurs possessions outre-mer puissent accéder rapidement à l’indépendance. Mais seule compte la substance des propositions, et non la rhétorique. Y compris le développement de services publics sociaux, pour satisfaire des revendications populaires, assurant de cette façon une stabilité politique relative face au mécontentement croissant des plus démunis. La première tendance lourde concerne le pourcentage du coût de la production représenté par l’agrégat mondial des salaires réels. L'auteur y évoque l'existence de deux mondes, pays « occidentaux » et pays du « bloc communiste », entre lesquels sévit une guerre froide pouvant se muer en conflit ouvert ; cette opposition tend à nier l'existence d'un troisième monde, l'ensemble des pays sous-développés, d'ailleurs convoités par les deux blocs. La pertinence de l'indicateur et du facteur démographiques paraît aujourd'hui de plus en plus incertaine. Pis : ses freins ne sont pas fiables. Pourtant, il fut une époque, pas si lointaine, où elle faisait fortune. ... Aujourd'hui . À ceux qui pensent que la colonisation doit être mise en cause, on peut rétorquer que l'Éthiopie, qui l'a pratiquement ignorée, est le pays le plus pauvre de l'Afrique sub-saharienne. Tiers Monde assume les étoiles qui brillent aujourd’hui dans ses yeux : celles d’un rêve de gamin réalisé. On ne peut pas tout expliquer par le colonialisme et le néo-colonialisme, cela va de soi. Rappelons l’abandon après 1946 des communistes grecs en pleine guerre civile ou les conseils de prudence prodigués aux communistes chinois leur suggérant de conclure un arrangement avec Tchang Kaï-chek — Mao n’en tint aucun compte. Voilà pourquoi on peut affirmer que l’économie-monde capitaliste est désormais entrée dans une crise grave, qui pourrait s’étendre sur un demi-siècle. Patience, les réformes arrivent. Apogée de ces efforts, la décision collective des pays de l’Organisation des pays producteurs de pétrole (OPEP), en 1973, d’augmenter le prix du pétrole provoquait la panique en Occident. Le démographe français l’utilisa pour la première fois au début des années 50 (1), et la choisit pour titre d’un livre dirigé par Georges Balandier dont il écrivit la préface (2). Malgré les destructions massives de la guerre et les difficultés d’approvisionnement en Europe, le climat, à nouveau, était à l’optimisme. De vieilles industries sont délocalisées vers des zones à bas salaires soigneusement sélectionnées, qui donnent, du coup, l’impression de se développer. Qu’a-t-il été jusqu’à présent dans l’ordre politique ? Homme d'État égyptien... Mouvement artistique européen qui eut une existence organisée dans les... État d'Asie méridionale, le Pakistan est baigné par l'océan Indien... Une vision politique du sous-développement. Au cœur de ce monde développé, j'ai vu des scènes qui rappellent davantage le tiers-monde. Dans cette longue transition, deux vastes camps s’opposeront : ceux qui veulent conserver, même sous une autre forme, les privilèges attachés au système inégalitaire actuel ; et ceux qui veulent voir naître un nouveau système substantiellement plus démocratique et égalitaire. Aujourd’hui ce mot est employé au pluriel pour souligner la diversité de cet ensemble. La plupart d’entre elles avaient été occupées pendant la seconde guerre mondiale par les Japonais, si bien qu’après 1945 les pouvoirs coloniaux s’y trouvaient en position de faiblesse. ↑Parfois écrite tiers-monde, comme dans le Larousse. II. En 1945, la moitié de l’Asie, la presque totalité de l’Afrique ainsi que des Caraïbes et de l’Océanie demeuraient des colonies. Bakchich pour amadouer les « classes dangereuses », donc pour contenir la lutte des classes, la satisfaction de ces revendications populaires — que nous appelons « démocratisation » — n’en constitue pas moins une tendance lourde des derniers siècles. Le capitalisme aurait en effet fondé sa prospérité sur l'exploitation des pays du tiers-monde et sur le rapport d'échange inégal entre matières premières et produits industriels ; de plus, l'introduction de rapports de production marchands aurait pour conséquence de déstructurer les sociétés et les économies du tiers-monde, provoquant un accroissement des inégalités et, in fine, les conditions du sous-développement. En 1978, Jacques Julliard lançait, dans les colonnes du Nouvel Observateur, une polémique sous le titre « Le tiers monde et la gauche », dénonçant des régimes soit corrompus, injustes, policiers et souvent sanglants, soit chaotiques, tyranniques et non moins sanguinaires.