Cette logique interne à la discipline concerne en effet à la fois le droit, la littérature, la vente, la publicité, le discours religieux comme politique et bien sûr le parler quotidien. Elle a d’abord concerné la communication orale. ». Le but de l'argumentation est de faire progresser la pensée en partant du connu pour faire admettre l'inconnu ; ce que la logique formelle nomme l'inférence. » Démosthène répondit : « l'action ; et la seconde : l'action ; et la troisième : l'action », « Pour une renaissance de l'art citoyen de rhétorique. Elle est, comme la dialectique qu'elle continue sous d'autres formes, un des piliers de la rhétorique », « un enchaînement de raisonnements, liés entre eux par un caractère de nécessité […] et à peu près indépendant de la volonté de son auteur », « les axiomes ne sont pas en discussion [et] […] on ne se préoccupe guère de savoir s'ils sont ou non acceptés par l'auditoire », « Tout homme est mortel, or Socrate est un homme, donc Socrate est mortel », « l'objet d'un regain d'intérêt théorique depuis quelques décennies seulement, au moment où les démocraties, le système consumériste et les médias se sont mis à les employer abondamment », « favorise l'exercice du jugement critique face à ces manipulations grandissantes de l'opinion par la parole et par l'image », « la nouvelle rhétorique devient alors l'instrument de la philosophie », « Philosopher, c'est argumenter, structurer un discours qui va aussi loin que possible, du fondement aux conséquences », « vieille complicité avec l'art de gérer [la Cité] », « Une seule chose s'était maintenue dans les collèges délabrés de l'Empire : la Rhétorique. Elle emprunte de nombreux concepts aux champs de la sociologie, de la philosophie, de la psychologie, de l’informatique, des sciences de la communication, de la linguistique et de l’histoire. J.-C. » pour Roland Barthes[6], la rhétorique est pour Arthur Schopenhauer ou John Stuart Mill la technique du discours public[7], alors que, pour Antelme Édouard Chaignet, dans La Rhétorique et son histoire (1888), elle consiste à « persuader et convaincre », deux buts qui lui sont associés systématiquement dans la conscience populaire et même dans l'enseignement du français[note 1]. Le « système rhétorique »[89] est traditionnellement, depuis Quintilien, divisé en cinq éléments dans la rhétorique. Cependant, cette rhétorique n'est pas coupée des sentiments et du pathos ; d'une part l'avènement du sujet permet de constituer un système rhétorique où le locuteur est premier. À l'inverse de la littérature, la publicité joue sur la modulation de la distance », « Des expressions telles que « sinon », « à l'exception de », minimisent le fait qu'elles introduisent », Jacques Lacan, « L’instance de la lettre dans l’inconscient ou la raison depuis Freud » in. Pour Aristote en effet le logos est premier, a contrario de Platon pour qui « le pathos, et non la vérité, commande le jeu de langage »[16], la raison étant l'apanage de la philosophie, discipline maîtresse pour Platon. Le mode fondamental du discours est le dialogue entre le maître et l'élève. Les rhétoriciens en distinguent deux types : Jean-Jacques Robrieux s'arrête sur la remarque selon laquelle le raisonnement inductif ne fait pas que généraliser ; il peut aussi induire des faits particuliers, c'est le cas des enquêtes de police par exemple. La stylistique est née de la scission de la partie de l'élocution d'avec le reste du système rhétorique. Ces trois auteurs, et un quatrième demeuré anonyme, ont marqué la rhétorique romaine. Un enseignement de l'art oratoire y a été systématisé depuis 2001 à partir des techniques de l'actio et de l'incarnation du discours. », « Qui, quoi, où, par quels moyens, pourquoi, comment, quand ? L'histoire de la rhétorique rassemble les usages pratiques de l'art oratoire ainsi que les études et traités théoriques sur l'éloquence et le système rhétorique.Elle prend sa source dans la Grèce antique pour être redécouverte au XX e siècle, à travers les besoins de communication.. La rhétorique vise donc à persuader un auditoire sur les sujets les plus divers. Partant de là, selon Michel Meyer, il existe trois définitions historiques concurrentes de la rhétorique[9] : Michel Meyer parle par ailleurs, dans son Histoire de la rhétorique des Grecs à nos jours, de véritable « casse-tête » quant à donner une définition acceptable de la rhétorique ; il ajoute : « on peut tirer la rhétorique de tous les côtés, mais ça sera aux dépens de son unité, si ce n'est par réduction et extension arbitraires qui se verront de toute façon opposées par une autre »[note 2]. Les notions de logos, de pathos et d'êthos sont réinterprétés à la lumière de la sociolinguistique notamment, discipline qui examine l'usage du langage au sein des groupes humains. Jean Starobinski, dans Les Lieux de mémoire[139] note que les lieux traditionnels de la rhétorique (la chaire, la tribune et le barreau) sont aujourd'hui éclatés et diversifiés en affiches, cortèges politiques ou syndicaux, télévision, publicité, conférence, « si bien que la figure de l'orateur est devenue « anachronique »[140]. ». Les philosophes américains prennent en compte l'histoire de la rhétorique et comparent les différentes traditions. Il propose donc de relativiser cette classification. Néanmoins, l'histoire de la rhétorique peut aussi se voir comme, à certaines périodes, une focalisation particulière sur l'une ou l'autre de ces notions. Par ailleurs, ce statut, et sa perception dans la sphère publique, a évolué. ), permit de redécouvrir les textes classiques et toute la richesse et les techniques de cet art oratoire. La pensée positiviste, qui voit dans l’écriture scientifique le seul type de discours permettant d'accéder à la vérité absolue, rejette la rhétorique comme l'art du mensonge institué, notamment dans l'enseignement. Cette notion est davantage romaine, mise en avant par Cicéron notamment, alors que le pathos et le logos sont des acquis grecs. C'est pourquoi l'approche sociale de la rhétorique tend à maintenir intacte l'opposition entre rhétorique et poétique, la seconde à l'abolir, voyant dans les deux disciplines une étude des structures des textes et discours. Les sophistes les plus célèbres furent Protagoras, Gorgias (qui, auprès de Socrate disait pouvoir soutenir n'importe quelle thèse[note 9]), Prodicos de Céos (l'un des premiers à étudier le langage et la grammaire) et Hippias d'Élis qui prétendait tout savoir. L'héritage platonicien, en dépit de divergences fondamentales entre les deux philosophes, est ainsi conservé à travers la dialectique. L'élocution concerne ainsi le choix des mots et la composition des phrases (les membres de phrases ou « cola » doivent être équilibrés), le rejet des archaïsmes et des néologismes, l'usage de métaphores et des figures adaptées aux propos (à condition toutefois qu'elles soient claires, autrement il s'agit de fautes d'expression), enfin, le rythme doit être souple et au service du sens. Mais le logos désigne à la fois la « raison » et le « verbe » (la parole). Il s'agissait à l'origine d'une partie de la rhétorique liée à l'« elocutio » mais également de l'agencement du discours (la « dispositio »), avant de devenir l'élément le plus analysé et le plus discuté de la rhétorique, dépassant même le cadre de la discipline oratoire pour devenir un aspect du style, surtout en littérature. L'allégorie est ainsi très employée dans le discours oratoire car elle permet de donner à voir des concepts abstraits par définition. Par ailleurs, les notions de « pathos », d'« èthos » et de « logos » ne se comprennent qu'en tenant compte de l'auditoire ; en d'autres mots, le discours oratoire s'articule autour de deux verbes qui l'ont souvent définis : convaincre et persuader. La rhétorique romaine repose donc largement sur des bases grecques bien qu'elle ait préféré une approche pratique à des réflexions théoriques et spéculatives. Dans l'argumentation, il n'y a généralement pas d'équivalence logique en raison des différentes connotations portées par les termes du défini et du définissant. Art oratoire, prise de parole, éloquence… L’actualité s’intéresse de plus en plus à la prise de parole en public. Les travaux des anthropologues Ellen E. Facey[32] et de David B. Coplan[33], concernant les cultures orales d'Afrique et d'Australasie, vont également dans ce sens. Son Institutio oratoria (Les Institutions oratoires), un long traité où il discute de l’entraînement pour être un rhéteur accompli et recense les doctrines et opinions de nombreux grands rhéteurs qui l’ont précédé, a marqué l'histoire de la discipline. La rhétorique, qualifiée par Roland Barthes de « métalangage » (discours sur le discours), a comporté plusieurs pratiques présentes successivement ou simultanément selon les époques[note 6]. Néanmoins, le discours demeure toujours une interrogation philosophique, alors que la philosophie se fonde de même toujours sur une méthodologie rhétorique. Enfin, Michel Meyer ajoute que « la rhétorique lisse et arrondit les problèmes, qui s'estompent du même coup sous l'effet du discours éloquent », se focalisant alors sur la portée utile de la discipline oratoire, qui reste un assemblage de techniques prévalant dans une situation de communication socialement cadrée. Pour Michel Meyer, la philosophie et la rhétorique entretiennent des connexions certaines. L'action (« actio », ou « hypocrisis » en grec) est la phase de prononciation du discours, que l'on peut désigner par le terme actuel d'élocution, à ne pas confondre avec la partie rhétorique du même nom. Sa carrière commença comme plaideur dans un tribunal. Le philosophe grec de l'Antiquité Zénon d'Élée comparait ainsi la dialectique, technique du dialogue, à un « poing fermé » alors que la rhétorique lui paraissait semblable à une « main ouverte »[24]. [pas clair] Perelman étend donc cette définition au champ de la pratique en expliquant que l'auditoire est : « l'ensemble de ceux sur lesquels l'orateur veut influer par son argumentation »[134]. Pour Aristote, la rhétorique est avant tout un art utile, plus précisément elle est un « moyen d'argumenter, à l'aide de notions communes et d'éléments de preuve rationnels, afin de faire admettre des idées à un auditoire »[47]. Quelques remarques », in, La plupart des arguments cités, ainsi que le mode de classement, proviennent de la classification de, Perelman affirme que les arguments quasi-logiques étaient très employés dans l'Antiquité, lorsque la pensée scientifique d'allure mathématique était moins développée, in, Article « Rhétorique et image publicitaire », in revue, « Le discours publicitaire a pour but de promouvoir un produit pour en faciliter la vente. Pour Roland Barthes, rejoint sur ce point par le Groupe µ, « Il est [même] probable qu'il existe une seule forme de rhétorique, commune par exemple au rêve, à la littérature et à l'image »[81], et pour laquelle la sémiologie donne les clés de compréhension.