les liens entre les choses et qui confie enthousiaste ses découvertes à sa C’est Sur ce point, cf. Stiegler ne se contente cependant pas de reprendre tel quel le geste de Deleuze, il y apporte une plus-value conceptuelle qui va nous intéresser ici. Il est enchanté de son lot,… C’est parfois très net : dans le regard éteint de celui qui ne comprend Loading... Autoplay When autoplay is enabled, a suggested video will automatically play next. Elle permet ainsi une analyse du capitalisme contemporain qui n’en appelle à aucun archaïsme métaphysique. Elle amène à penser que la bêtise -comme l’intelligence- serait innée, et, plus grave, indépassable. Parce que la bêtise est dans le mental Le Dieu des philosophes, celui de Descartes par exemple, a peu de choses à voir avec la manière dont la plupart des gens se représentent Dieu, mais il n’en reste pas moins une divinité transcendante qui incarne la vérité absolue. Jusqu’à aujourd’hui, la connerie était plutôt l’affaire des humoristes, du cinéma ou de la littérature, ou tout simplement une affaire banale du quotidien. Au contraire, c’est seulement par la rencontre avec l’altérité, avec ce qui lui est étranger que la pensée peut trouver de quoi se transformer, car si elle reste enfermée en elle-même, elle n’a plus aucun moyen d’affronter une différence qui va modifier son identité. aveuglés et corrompus, parce qu’il leur manque la largeur, la profondeur de vue largement fictive. cit., p. 171. L'accès à totalité de la leçon est protégé. Nous pourrons alors, dans un second temps, analyser les éléments de continuité et de discontinuité avec Stiegler. La vérité renvoie désormais à deux choses : d’une part, dans l’ordre épistémologique, elle renvoie à la saisie du problème ; d’autre part, dans l’ordre ontologique, elle indique la création d’une solution vraie au problème posé. Indépassable parce que, si l’instruction doit développer l’intelligence, il n’en reste pas moins qu’elle la suppose en tant que Et comme l’intellect déploie toute son envergure dans le champ Or il faut bien remarquer le paradoxe qui hante un tel geste. laissons tomber le registre émotionnel. « cons » à tout va ne sont pas loin justement de sombrer dans la « connerie ». peut se lasser de l’être, le sot ne sera satisfait que dans et par sa bêtise ». Le sot ne soupçonne pas qu’il a besoin d’un minimum de sagacité pour vocabulaire qui tourne autour de la bêtise est complexe. l’intelligence porte en elle la La bêtise appartient aux limites de la pensée auxquelles elle ajoute l’arrogance d’ avoir raison à tout prix. confusions. Or le sot paraît être insensible à cette Autant le savoir est un objet traditionnel de la philosophie, autant la bêtise, elle, semble échapper à la conceptualité classique. ». Watch Queue Queue êtres humains ont fait à leur semblable au XX ème siècle, on est en droit de supposer que la nous avons abondamment montré que l’intelligence est présente dans la capacité Nous Dans Nietzsche et la philosophie ainsi que dans Différence et répétition, la bêtise semble revêtir un caractère universel, dont la potentialité est la même en tout temps et en tout lieu. », 2015, p. 41-41. Il affirme, il affirme, il affirme encore ! La bêtise renvoie à cet état où le fond non-individué n’est plus une source féconde pour la pensée, mais un élément de blocage qui l’empêche de s’individuer : « La bêtise n’est pas le fond ni l’individu, mais bien ce rapport où l’individuation fait monter le fond sans pouvoir lui donner forme (…)[19]. termes dont la charge émotionnelle est très » À l’inverse, selon cette conception, nous tombons dans l’erreur lorsque des forces extérieures s’emparent de la pensée et la détournent de sa vocation propre[5]. l’ego. : « Le philosophe, il est vrai, procède avec plus de désintéressement : ce qu’il pose comme universellement reconnu, c’est seulement ce que signifie penser, être et moi, c’est-à-dire non pas un ceci, mais la forme de la représentation ou de la recognition en général. On peut d’ailleurs évaluer brièvement la fécondité conceptuelle de la bêtise à l’aune de l’aliénation. « La bêtise est une structure de la pensée comme telle : elle n'est pas une manière de se tromper, elle exprime en droit le non-sens dans la pensée. de la bêtise fanatique. Le propre de la bêtise est de pouvoir être vraie, à la différence de l’erreur : « La bêtise n’est jamais étrangère au savoir : le savoir lui-même peut devenir la bêtise par excellence, si l’on peut dire[25]. [17] Deleuze différencie sur ce point l’homme et l’animal : alors que l’homme maintient un rapport à la différence qui lui permet de relancer indéfiniment son individuation, l’animal est coupé de ce rapport au fond. » On voit ici, que le dépassement du couple vérité-erreur de l’image dogmatique de la pensée rend possible, dans la nouvelle image de la pensée que propose Deleuze, un réinvestissement du concept de vérité. Il est installé complaisamment dans une inconscience dont il ne peut » La bêtise, pour sa part, dit être définie comme « la faculté des faux problèmes[23] », une incapacité à se confronter à de vrais problèmes qui renouvellent la pensée. ce qui est cit., p. 78. Lo scorso 14 maggio 2015 alla Scuola Superiore di Catania si è svolto un incontro molto interessante con la Prof. Valeria Pinto (Università Federico II di Napoli), dedicato al tema della Valutazione. discrimination, qui permet par analyse de séparer une chose d’une autre. bêtise appartient aux limites de la L’évolution du concept de bêtise de Deleuze à Stiegler nous permet de saisir toute la pertinence et l’actualité de ce concept que rien ne destinait à un avenir philosophique, compte tenu de la faible importance que lui avait accordée la tradition. s’agissant des paroles déplacées ou des actes insensés de la part d’un adulte De celui-là on dira à juste titre qu’il est qu’on voit le gourmand avide entassant mets sur mets… Le site Philosophie et spiritualité la souplesse de l’intelligence éveillée, il n’est pas réfléchi et manque est comme enténébrée, qui est dit stupide, il n’y a pas de perception de c’est différent. Abécédaire de la bêtise ambiante di Soral, Alain su AbeBooks.it - ISBN 10: 2266127837 - ISBN 13: 9782266127837 - POCKET - 2003 - Brossura rectifier. plupart des gens. souvent réciproque, quand l’autre ne se sent pas écouté. Cliquer sur ce lien pour obtenir le dossier. Et, en effet, lorsqu’un élève écrit purement et simplement que, pour Descartes, « je pense, donc je suis » ou bien « Dieu existe », en coupant ces propositions de leurs prémisses, alors certes il écrit quelque chose de vrai, mais cette vérité n’en est pas moins une bêtise et un non-sens. préjugés. Il parle en effet d’un « bêtise systémique[32] » propre au capitalisme actuel en lequel la bêtise est exploitée au service du consumérisme : « À l’époque du psychopouvoir et des psychotechnologies, le marketing exploite ces tendances pour prendre le contrôle des processus de transindividuation, provoquant ainsi des processus de désindividuations massives[33]. L’erreur, l’illusion, la superstition sont des catégories au sein desquelles le philosophe peut se retrouver, mais la bêtise… Le paradoxe, mais aussi tout l’enjeu d’États de choc, consiste ainsi à penser intelligemment la bêtise. Up next Quand on voit ce que les La doxa est incapable d’expliquer quoi que ce soit, c’est l’arbitraire et la contingence qui règnent dans l’image dogmatique de la pensée. Elle n’explique ni pourquoi l’on pense, ni ce que l’on pense. préjugés, en Le sot manifeste une A la limite, il est plus facile de La bêtise est, si on se réfère donc à l’usage le plus courant de ce mot, du côté de ce qu’il ne faut pas faire, à moins d’être réprimandé, puni. Et c’est ce regard inintelligent que l’on appelle Ajoutons enfin, comme nous l’avons montré, que [Belinda Cannone] -- En 36 chapitres, cet essai est un appel à la responsabilité intellectuelle et met en garde contre la pétrification de la pensée. calculateur, ce qui ne le rend du monde viennent à s’assembler dans l’esprit comme dans un puzzle, dans La doxa est l’opinion admise, elle repose sur l’idée que « tout le monde sait « ceci », que tout le monde reconnaît ceci, que personne ne peut nier ceci[6]. En second lieu, le fondement de cette image dogmatique de la pensée est une « image morale[8] » qui lie le Bien au Vrai. et le mental est un développement évolutif humain. Employer le mot de « bêtise » renvoie toujours, semble-t-il, à un jugement de valeur négatif sur une action ou sur une parole, un discours. l’intelligence. et pourquoi pas, de la ? innocent, c’est de l’inconscience cit., p. 119. pour faire des choses pareilles, une sorte d’égarement de l’intelligence. Traiter quelqu’un de « con », difficile à manier. cruellement de sens critique. complètement faux. l’est pas ; ce qui remet directement en cause le préjugé de notre supériorité : pour ne p… [18] Ibid., p. 197 : « Car ce fond, avec l’individu, monte à la surface et pourtant ne prend pas forme ou figure. s’exercer a besoin de l’espace du silence. Stiegler lui-même la lie au concept de prolétarisation, auquel est consacré un chapitre d’États de choc. En effet, la philosophie a pour présupposé fondamental que la pensée recherche naturellement la vérité, qu’elle possède la vérité en elle-même et qu’il lui suffit par conséquent de penser vraiment pour découvrir la vérité[3]. version définitive, vous obtiendrez le dossier complet qui a servi à la Metto a disposizione la registrazione audio dell’intervento che ho svolto a Ragusa Ibla il 18 ottobre 2019 Contro il politicamente corretto nell’ambito di un Convegno sui Linguaggi del potere. L’évolution, de l’univers aux sociétés. Sans doute devrait-elle être liée à d’autres catégories, et notamment à celle de domination ou de pouvoir, pour être véritablement efficiente et se donner les moyens de ses ambitions. En effet, com-prendre, c’est prendre avec soi, ce qui Cette thématisation de la technique, chez Stiegler, permet de donner à la bêtise une véritable cause et l’arrache à la perspective morale ou éthique dans laquelle Deleuze continuait de l’inscrire. C’est cette réversibilité du savoir et de la bêtise, qui n’était pas véritablement soulignée par Deleuze, mais qui est rendue possible par l’introduction de l’opposition entre activité et passivité, qui devient centrale dans le propos de Stiegler. rigidité fait qu’on peut à l’avance Parce que la bêtise est dans le mental et le mental est un développement évolutif humain. Quand nous [Roland Breeur] -- La 4e de couverture indique : "Cet ouvrage étudie deux conceptions extrêmes de la bêtise : celle de l'idiot et celle de l'esprit de sérieux. » Sans doute la philosophie rompt-elle avec le contenu des opinions courantes, mais en présupposant l’affinité de la pensée avec le vrai, elle ne fait que déplacer le problème au niveau de la forme de la pensée[7]. Cette dimension morale servait en grande partie de raison explicative de la bêtise chez Deleuze – comme on l’a vu, ce sont les âmes basses et mesquines qui sont au principe de la bêtise dans Nietzsche et la philosophie –, mais il est évident qu’une telle explication est insuffisante puisqu’elle ne fait que déplacer la question : pourquoi y a-t-il des âmes basses et mesquines ? » Cette individuation se produit avant que surgissent le Je et le Moi de l’individu constitué, c’est-à-dire avant qu’une pensée attribuable à un sujet puisse être identifiée. Puisque paraît en ce 23 janvier : Que faire des cons ? Ce qui donne sens au cogito et aux preuves de l’existence de Dieu, c’est le projet des Méditations métaphysiques, qui n’est autre que le fondement de la science moderne, et le fait que cette recherche du fondement en passe par un doute radical auquel on va pouvoir résister. Pourtant, Stiegler ne se contente pas de cette approche morale de la bêtise. [28] B. Stiegler, États de choc, op. Comme il se plait, et comme il se fait rire ! La rencontre du problème a beau être contingente, elle donne à l’esprit quelque chose qui le force à penser et qui par là rend nécessaire à la fois la genèse de la pensée et son objet : « il n’y a de pensée qu’involontaire, suscitée contrainte dans la pensée, d’autant plus nécessaire absolument qu’elle naît, par effraction, du fortuit dans le monde[22]. bêtise humaine n’a pas de limite. Séminaire la bête et le souverain, op. Acquista online La bêtise s'améliore di Belinda Cannone in formato: Ebook nella sezione eBook su Mondadori Store Pour le comprendre, il nous faut marquer les continuités et les discontinuités qui s’instaurent lorsque l’on passe de Deleuze à Stiegler. d’un enfant qu’il « a fait une bêtise » quand il a par exemple cassé un vase, Le non-sens de la bêtise n’est alors plus seulement l’imbécilité conservatrice des âmes mesquines, mais le non-sens des « remarques sans intérêt ni importance, des banalités prises pour remarquables, des confusions de « points » ordinaires avec des points singuliers, des problèmes mal posés[15] ». Au contraire, le fond non-individué s’impose comme un déjà-là à accepter tel quel. Et  comme « la sottise ne parle La bêtise est, si on se réfère donc à l’usage le plus courant de ce mot, du côté de ce qu’il ne faut pas faire, à moins d’être réprimandé, puni. Mais s’il y a bien une chose qui lui manque c’est l’à propos, donc la Jean-Baptiste Vuillerod. Ce concept d’écriture doit être entendu au sens large d’une médiation technique ou technologique de la pensée, allant des premières formes d’humanisation aux outils les plus complexes de l’informatique et de la cybernétique. On dit qu’un 1) Les 26min | Documentary | Episode aired 8 February 2009 Season 1 | Episode 11. de ne pas tomber dans les travers de Aucune « chaîne de raisons », pour parler comme Descartes, ne pourrait naître ni se maintenir sans son inscription scripturale, c’est-à-dire sans traces, et pourtant cette extériorisation ou « exosomatisation » devient un savoir mort à partir du moment où il n’est plus réapproprié activement par la pensée. un peu d’ego en plus, la sottise comprend tout de travers ! volonté obtuse, inadéquate quant au propos et à la situation. l’incapacité de comprendre et qui tourne en rond dans des Il faudrait dès lors une bonne méthode pour que la pensée puisse s’exercer à la recherche de la vérité sans être détournée de son droit chemin. L’élève qui ne parcourt pas de nouveau pour lui-même ce chemin de pensée peut bien dire quelque chose de vrai sur Descartes, il ne le comprend pas pour autant, à la manière d’un perroquet qui répète sans saisir le sens de ce qu’il dit. Une philosophie de l’événement, in La philosophie de Deleuze, Paris, PUF, 2004, p. 30-32 ; et I. Krtolica, Gilles Deleuze, Paris, PUF, coll. Rappel : la version HTML n'est Cette médiation technique, pour Stiegler, est nécessaire afin que la réflexion puisse se développer, mais fait toujours courir à la pensée le risque d’une solidification, d’une mortification dans cette mémoire externe. En premier lieu, il est certain que Stiegler accepte pleinement la substitution deleuzienne du couple savoir-bêtise au couple vérité-erreur. denrées alimentaires au point de ruiner une économie au bout du monde, c’est Elle est sans effet sur la connerie », mais on peine à trouver d’autres mentions de ce type... Jusqu’à aujourd’hui, donc. Avec un peu d’attention, Elle est le processus qui fait passer du savoir anonyme, diffus et déjà pensé, à un savoir approprié, ou, dit dans les termes techniques qu’emploie Deleuze, elle est ce qui fait passer du fond non encore individué à la forme individuée.