Sur l’argument « par symétrie » (appelé ainsi par Manuwald) et sur l’ensemble de Lambda 7, on pourra consulter l’utile commentaire d’A. Berti, « Unmoved Mover(s) as Efficient Cause(s) in Metaph. gr. Libri I-VI (1854) Torino : dalla Stamperia reale , 1854. « Philosophia Antiqua », 88), 2001, p. 53-71. Thémistius offre pareillement des exemples de réécritures ou de paraphrases qui, en puisant à d’autres textes, visent à clarifier le propos d’Aristote. Platon, Eva Debray, Frédéric Lordon et Kim Sang Ong-Van-Cung (dir.) Genequand ad loc., qui cite des occurrences de l’expression dans le titre (probablement tardif) de la Quaestio I.1, et dans le De mundo, faussement attribué à Aristote (398b35 et 399a26). Kl., 1, 1884). I.12, où Aristote déclare notamment : « S’il était impossible de déduire le vrai à partir du faux, l’analyse serait simple » (78a6 et suiv. Il est plus ou moins normal qu’une réécriture comporte un sens nouveau et une nouvelle portée, et, le cas échéant, une nouvelle portée philosophique. Aristote affirme dans ce premier livre de la Métaphysique que chaque homme a un désir naturel de connaître, et le plaisir pris aux perceptions des sens en est une preuve. Des milliers de livres avec la livraison chez vous en 1 jour ou en magasin avec -5% de réduction . Or, Ibn … gr. C’est le signe que l’onciale devait être interprétée. Cette dernière phrase résume bien la méthode suivie par Aristote, et par Alexandre à sa suite, dans la construction de l’argument visant à prouver l’existence du premier moteur. Nouvelle édition revue et augmentée (partie I), Entretien de Renaud Barbaras avec Aurélien Deudon : autour de l’Appartenance, Laurent Jaffro : la couleur du goût. »). Les autres concepts mobilisés par Alexandre dans la Quaestio pour théoriser le premier principe sont toutefois tirés de Lambda 7. Quoi qu’il en soit, il faudra revenir ailleurs sur l’importante question de savoir dans quelle mesure certaines interprétations ayant fait école et encore courantes du chapitre Lambda et de Physique VIII sont influencées par la lecture d’Alexandre. Victor Cousin, De la métaphysique d'Aristote. Pareil projet implique d’élaborer dans … Je tiens à remercier ici Bob Sharples, qui a bien voulu discuter avec moi de plusieurs des points abordés dans les présents développements. Quoi qu’il en soit, il conviendrait de donner une nouvelle édition et traduction des fragments d’Alexandre chez Ibn Rushd (l’étude de référence sur le sujet demeure celle, plus que centenaire, de J. Freudenthal, « Die durch Averroes erhaltenen Fragmente Alexanders zur Metaphysik des Aristoteles untersucht und übersetzt », Abh. Enregistrer au format pdf. Une partie de la réponse qu’on peut y faire consiste à dire qu’il faut, comme l’affirme la remarque bien connue de la Physique[46], procéder à partir de ce qui est moins connu en soi mais plus connu pour nous. 258, que Rashed corrige ainsi : ἔδει τινὰ κίνησιν γενέσθαι, ὥστε τὸ μὲν ποιῆσαι, τὸ δὲ παθεῖν, καὶ γενέσθαι τὴν κίνησιν ἐξ αὐτῶν (ἐξ αὐτῆς corr. Noté /5: Achetez Commentaire sur le livre lambda de la métaphysique d'Aristote de Avicenne, Geoffroy, Marc, Janssens, Jules, Sebti, Meryem: ISBN: 9782711625420 sur amazon.fr, des millions de livres livrés chez vous en 1 jour En un mot donc, l’exégèse d’Alexandre sur ce point fut décisive[54]. À la p. 2.24 notamment, on lit ἃ εἰ μὲν οὕτως εἶχεν, ὥστε μήτε τὸ ποιοῦν μήτε τὸ πάσχον … δεῖσθαί τινος μεταβολῆς. Cette difficulté était sans doute prévisible, puisque les commentateurs anciens avaient en général l’habitude de citer leurs prédécesseurs de façon extrêmement partielle ou sélective, notamment lorsqu’ils avaient affaire à des difficultés d’interprétation ou à des points faisant l’objet de désaccords philosophiques. De principiis, § 118 ; Genequand ad § 28, 118). La même observation s’applique du reste à plusieurs passages du De Anima attribué à Alexandre, où l’Aphrodite puise à ses propres commentaires, surtout à celui sur le De Anima d’Aristote, mais aussi parfois à celui sur le De sensu. Dans le livre Lambda de la "Métaphysique", Aristote recherche les causes et les principes de toute substance afin de définir une science qui étudie l'être dans sa globalité. Alex., 4.17-19). An. Le chapitre 7 du livre Lambda de la Métaphysique d'Aristote a fait l'objet des commentaires les plus admiratifs, pour son contenu propre et pour la manière dont il est réputé achever la recherche d'une science des premiers principes de l'être en tant qu'être. Communément décrit comme le traité de théologie d’Aristote, le livre Lambda de la Métaphysique est exactement ce qu’il déclare être : une enquête générale sur les principes et les causes des substances. Métaphysique (Aristote) 1 Métaphysique (Aristote) Pour les articles homonymes, voir Métaphysique (homonymie). 100), a ἐνεργεια sans accent. Cf. ), mais ne la suit pas de façon aussi directe et continue que ne le faisait la première partie. De principiis, « Texte A », p. 44.8-12 Genequand. La preuve en est son souci de préserver la trace (indirecte soit-elle) de la discussion de difficultés textuelles qu’il trouvait chez Alexandre. 258 édité par Bruns. On notera au passage que la paraphrase proposée ici par Alexandre (« car si la substance qui est le premier des étants était périssable, alors tous les étants sujets à la génération seraient périssables ») montre qu’il interprétait avec une certaine liberté le texte de Lambda 6, 1071b5 et suiv. Il faut toutefois considérer ici que la position d’Alexandre était déjà celle d’Aristote, et l’on voit du reste difficilement comment l’Aphrodite aurait pu prétendre démontrer, au sens strict du terme, les principes. Pareil projet implique d’élaborer dans un même mouvement une théorie causale de grande ampleur, qui articule les différents niveaux du réel, sensible et immobile. Mais les passages tout juste cités de la Quaestio et du De principiis pourraient tout aussi bien être envisagés comme des résumés ou des analyses fidèles de la méthode préconisée par Aristote (cf. Librairie Eyrolles - Librairie en ligne spécialisée (Informatique, Graphisme, Construction, Photo, Management...) et généraliste. Enfin, en 4.12, Rashed a certainement raison de vouloir compléter le passage qui est défectueux dans le manuscrit V ; il propose ὅτι καὶ μᾶλλον <ὂν>. sur ce point M. Achard, « La paraphrase de Thémistius sur les lignes 71 a 1-11 des Seconds Analytiques », Dionysius, 23 (2005), p. 105-116 ; et Id., « Themistius’ Paraphrase of Posterior Analytics 71a17-b8. Psychologie et esthétique au siècle de Hume, Nietzsche : Écrits philologiques VIII. Lambda (2014) Leiden : Brill , 2014 Métaphysique (2014) Paris : J. Vrin , 2014 ... 2000, 2003 Métaphysique. Auparavant, et notamment au xvie siècle, le commentaire de Michel fut imprimé, mais uniquement dans une traduction latine (Sepulveda, Paris, 1536). Le développement continu du Ven. Aristote Métaphysique Lambda Communément décrit comme le traité de théologie d'Aristote, le livre Lambda de la Métaphysique est exactement ce qu'il déclare être : une enquête générale sur les principes et les causes des substances. Des milliers de livres avec la livraison chez vous en 1 jour ou en magasin avec -5% de réduction . Pour une critique claire et éclairante, Pierre Taminiaux : Esthétiques radicales. Pensons notamment aux métaphores concernant l’armée (1075a13) et la maison (1075a19), et à la métaphore politique incluse dans la citation d’Homère, Il. Selon son interprétation, les moteurs se succèdent, à partir du premier, par ordre de noblesse, de sorte qu’ils ne sont ni spécifiquement identiques et différents seulement par le nombre (mode de différence qui peut caractériser uniquement les êtres matériels), ni différents les uns des autres en vertu d’une différence spécifique (puisque les êtres qui diffèrent de cette manière ne sont pas absolument simples). J’ai l’intention de commenter en détail, à l’occasion d’une nouvelle édition critique du texte, les suggestions éditoriales de Rashed, mais il m’est d’ores et déjà possible de formuler quelques observations préliminaires. 204, qui forme la conclusion du livre (1076a4). A. Martin, Paris, Les Belles Lettres, 1984). Discutez des points à améliorer en page de discussion. Ainsi, témoignant d’une circulation indépendante de ces matériaux alexandristes concernant Lambda 6-8, le ms Ven. Je suis toutefois entièrement responsable de la version finale et les fautes qui peuvent subsister sont miennes. Publié le 19 mai 2019 19 mai 2019 par jeanbaptiste. Le parti pris exégétique d’Alexandre s’explique par sa propension à mettre en exergue les aspects antiplatoniciens de la pensée d’Aristote, propension qui est probablement liée au contexte historique de concurrence entre les écoles[51]. Françoise Pochon-Wesolek : Descartes, penseur pré-critique ou platonicien ? sur ce point l’édition d’A. D’un côté, de nombreux thomistes opposent aux commentaires aristotéliciens de leur Docteur, une supposée philosophie sous-jacente à sa théologie, d’inspiration néoplatonicienne. 4.4-7 : « La preuve est par analyse. Le management, du nazisme à aujourd’hui, Olivier Rey : Leurre et malheur du transhumanisme, Jean-Paul Sartre : Situations VI. II.2, Berlin, Reimer, 1892, p. 164-212 (l’édition la plus récente de ce dernier texte est celle de P. Thillet, Paris, Les Belles Lettres, 1984). Cf. Pour concevoir sa nature il faut se servir de l’analyse, à partir de son accord avec ce qui lui est postérieur et qui est évident ». LA METAPHYSIQUE D’ARISTOTE ARISTOTE . Cela dit, je me permets de hasarder ici un résumé interprétatif de cette seconde partie de la Quaestio, qui doit être tenu comme une simple hypothèse susceptible d’être amendée ou contredite. Cf. Certes, il est vrai qu’entre Galien et Alexandre, le scepticisme reprend de la vigueur, et nous avons des raisons de croire qu’Alexandre voulait se protéger de l’accusation de dogmatisme (sur ce point, cf. S. Fazzo, « Fra atto e potenza : l’eternità del cielo nel libro Lambda della Metafisica », dans M. Migliori, A. Fermani, Attività e virtù : Anima e corpo in Aristotele, Milano, Vita e Pensiero, 2008, p. 113-146. Si la démonstration scientifique procède à partir des principes, comment pourra-t-on alors prouver l’existence de ces derniers ? Most, Paris, Les Belles Lettres, 1993, p. xvii). Post. Ibn Rushd, in Met. Un tel jugement — qui, mutatis mutandis, pourrait également s’appliquer au De principiis — paraîtra sans doute fondé aux yeux de la plupart des lecteurs modernes, qui ne sont pas disposés à admettre l’existence d’une substance non sensible, qui constituerait de surcroît le principe immobile du mouvement de l’univers. Alexandre utilise sans doute principalement ce passage comme un modèle d’argumentation, plutôt que comme un texte devant être suivi mot à mot. En outre, la traduction fait intervenir une conception de la nécessité qu’Alexandre n’avait sans doute pas l’intention d’introduire ici (la chose devient encore plus manifeste si l’on considère les versions parallèles du « Texte B » de Genequand et du texte en syriaque ; je remercie M. Zonta d’avoir procédé à une vérification de ces deux autres versions). ISBN 978-2-7116-2861-2 – mars 2019, Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Alexandre d’Aphrodise entre logique, physique et cosmologie, Berlin, New York, Walter de Gruyter, 2007, chap. 194, des premières lignes de la Quaestio [2.20-23 Bruns]), puisqu’il comprend la deuxième partie de la Quaestio I.25, p. 40.16-41.19, qui porte sur le moteur immobile et sur la providence. Sur ce point, de même que sur Lambda 6 en général, on consultera avec profit le commentaire d’E. 1999 Livre des acceptions multiples (1998) Saint-Maur : Parole et silence , 1998 La métaphysique (1997) Paris : le Grand livre du mois , 1997 Sur le savoir philosophique (1996) … 1220.31 et suiv., ad VIII.5, 256a4 et suiv. LA METAPHYSIQUE (Sauf les livres 2 et 3) Livre 4, 5, 7 à 12 : Traduction de Jules Barthélemy-Saint-Hilaire Une phénoménologie des moments décisifs de l’existence, Entretien avec Gwenaëlle Aubry : Autour de Dieu sans la puissance. Pour une synthèse du débat récent, par le même auteur, cf. Ce point devrait être examiné à nouveaux frais dans la nouvelle édition du De principiis que M. Zonta prépare actuellement avec moi. Aristote: La Métaphysique. 3.19, 4.2. Troisièmement, s’agissant de la pluralité des moteurs, Alexandre établit un rapport hiérarchique entre les moteurs des sphères célestes. Ibn Rushd (p. 1588.6-1589.9 Bouyges), et en propose une application différente dans sa démonstration de l’existence d’un acte pur sans matière (cf. κινεῖ οὐ κινούμενα). Actualité des avant-gardes, Thierry Ménissier : Innovations. Le texte de la Quaestio a été récemment traduit en français par M. Rashed, Essentialisme. Non pas, notons-le, qu’Ibn Rushd ait voulu négliger ou banaliser les problèmes textuels posés par le texte de la Métaphysique : bien au contraire, il était, comme Alexandre, un exégète majeur, qui s’intéressait à l’état du texte et aux difficultés interprétatives qu’il soulève. Leurre et malheur ( … ). Les interprètes actuels n’ont donc pas fini, dans leurs travaux, de procéder à la distinction entre la véritable pensée d’Aristote et les éléments étrangers qui s’y sont greffés en raison de l’activité exégétique d’Alexandre d’Aphrodise et de son École. P.L. Cette importance m’a d’ailleurs fait concevoir, en collaboration avec Mauro Zonta, le projet d’une édition et d’une traduction italienne du De principiis, qui seraient accompagnées d’un sommaire analytique et d’un commentaire, s’appuyant sur les différentes sources arabes et syriaques dont nous disposons. Cf. Comme il l’explique lui-même dans un passage programmatique (p. 1 393 et suiv., Bouyges) : « Nous avons d’Alexandre un commentaire sur les deux tiers environ du livre [Lambda] », et « […] j’ai estimé que le mieux était de paraphraser avec le plus de clarté et de concision possibles l’exposé d’Alexandre, chapitre par chapitre » (Averroès, Grand commentaire de la Métaphysique d’Aristote, trad. Que la non contradiction soit l’étoffe même du réel et la condition de véridicité de nos jugements, tel semble être le point d’Archimède de la métaphysique classique depuis Aristote. X, notamment p. 274-276. 685.26 et suiv., et de la Quaestio I.1, est proposée par R.W. En guise de conclusion, nous aimerions souligner ce qui semble être les cinq grands apports d’Alexandre à l’exégèse de MétaphysiqueLambda. VIII.1, dont les parties me semblent être réordonnées par Alexandre de la façon suivante : si le mouvement était engendré, il y aurait un agent et un patient à partir desquels le mouvement s’engendrerait ; or, concernant cet agent et ce patient (ἅ), de deux choses l’une : s’ils n’avaient pas (μέν, 2.24) besoin d’un changement pour passer à l’acte (c’est la phrase qui pose problème et que j’ai traduite au début de la présente note), ils seraient déjà en acte et il n’y aurait donc pas de génération du mouvement ; si, en revanche (on notera le δέ en 2.27, qui introduit une opposition dont le sens ne ressort pas clairement dans la traduction proposée par Rashed), ils avaient besoin de subir un changement pour déclencher le mouvement, un mouvement serait alors nécessaire avant la génération du mouvement, puis un autre et ainsi de suite à l’infini. der königlichen Akademie des Wiss. 194 — cf. Les champs obligatoires sont indiqués avec *, La première partie de l’entretien est consultable à cette adresse. Johann Chapoutot : Libres d’obéir. Cf. Quelles sont ses sources intermédiaires, ses prédécesseurs aristotéliciens ? G. F, 2008. Métaphysique (Aristote) — Wikipédia. La lecture qu’on trouve chez Alexandre d’Aphrodise et Michel d’Éphèse, in Met. Je découvrais là quelque chose de profondément nouveau, de difficile, de hérissé - la En principe, tout ouvrage d’Alexandre, en tant que commentaire d’Aristote, est susceptible d’être regardé comme un hypertexte ; mais ce sont avant tout les traités indépendants de l’Aphrodite, comme le De Anima et bien entendu le De principiis, qui appartiennent à cette catégorie, puisqu’ils sont conçus sur la base même des traités correspondants d’Aristote, et empruntent le même ordre d’exposition. • Nature de l'intelligence divine chez Aristote, sur Wikiversity Alexandre, De fato 165.16-19, 172.17-18. RIS : Dante et l’averroïsme, Stéphane Toussaint : La liberté d’esprit. « Ancora sulla causalità del motore immobile », Méthexis, 20 (2007), p. 7-28. Sur la nouveauté que représente, par rapport aux textes aristotéliciens, la qualification du moteur comme « forme », cf. Ces questions sont généralement difficiles, car la tradition de par sa nature tend à effacer les contributions individuelles précédentes. Une logique pour la biologie, Nicole Oresme : Écrits métaphysiques et théologiques. ap. Cela implique … … Dans la Physique même, sauf erreur de ma part, le Stagirite n’explique pas avec précision en quoi consiste le rapport entre le principe auto-moteur et le principe immobile. C’est aux enjeux et à la progression du projet métaphysique défendu par Aristote en Lambda que ce volume souhaite introduire. … Dans le livre Λ de la Métaphysique, en accord avec sa thèse fondamentale de la primauté ontologique de l’individu sur l’universel, Aristote refuse d’attribuer le statut de substances immatérielles et de principes premiers de la réalité aux Formes platoniciennes et aux Nombres de la tradition académicienne. La résompte de 1362 (Tome I & II), Patrice Guillamaud : Autrui, la chose et la technique. Cela implique … C. Luna, Trois études sur la tradition de commentaires anciens à la Métaphysique d’Aristote, Leiden, Boston, Köln, Brill (coll. Platon face à Heidegger, Daniel Babut : La religion des philosophes grecs. XII 6th ». Du reste, l’important passage des lignes 1072b4 et suiv. On notera la complémentarité qui existe entre ces lignes et le passage méthodologique correspondant du De principiis (§ 2 p. 44.8-12 Genequand), qui a été cité dans la section I du présent article. Pareil projet implique d’élaborer dans un même mouvement une théorie causale de grande ampleur, qui articule les différents niveaux du réel, sensible et immobile. Cf. C’est pourquoi on peut légitimement parler de son commentaire comme d’un supercommentarium au commentaire d’Alexandre. Cette caractéristique structurelle du De principiis n’est que peu apparente dans l’édition du texte arabe (« Texte A ») que propose Genequand. Simplicius, in Phys. 151.9-11, Genequand, p. 144, et Aristote, EN VI.7, 1141a16-19. Ainsi, comparativement à ce que l’on observe pour les autres écrits d’Aristote, l’interprétation médiévale et moderne du livre Lambda de la Métaphysique pourrait paraître n’avoir été que peu influencée de manière directe par la tradition interprétative grecque : du Moyen Âge au xix e siècle, le commentateur par excellence de la Métaphysique — ou plus exactement de sa … : Spinoza et les passions du social, Alain de Libera, Jean-Baptiste Brenet, Irène Rosier-Catach (dir.) Ce rapport entre De princ. Commentaire du texte d’Aristote, Métaphysique, Lambda, 7, 1072b-1073a3. ), ou encore « la cause première est insaisissable » (78a26). 14.15, 15.5, 21.16-19, 149.22, et 150.33. Alex., 4.12-15), le beau et le préférable en soi, et le nécessaire, par opposition au contingent (1072b4-13, cf. aussi P. Accattino, P.L. mes travaux : Aporia e sistema, p. 18, 31-35 : « Fra dogmatismo e scetticismo »). Le traité mineur Sur le destin a été édité dans ibid., aux p. 179.24-186.31, alors que le traité majeur Sur le destin a été édité, toujours par Bruns, dans CAG, Suppl. aussi Quaestio I.25, 40.23-27. Il présente finement les analyses d’Aristote en essayant de les restituer dans leur fraîcheur et en les connectant à la philosophie moderne. note 8) la version du texte transmise par Michel d’Éphèse, qui reproduit presque intégralement, avant d’entreprendre son propre commentaire, la Quaestio : à la p. 4.2 (κινηθήσεται δ᾿ ὑπ᾿αὐτοῦ τὸ θεῖον σῶμα τῷ νοεῖν τε αὐτο καὶ ἔφεσιν καὶ ὄρεξιν ἔχειν τῆς ὁμοιώσεως αὐτοῦ) on peut lire τε αὐτὸ avec Alexandre d’Aphrodise et Michel d’Éphèse, in Met. En fait, tous les textes d’Alexandre, qu’ils soient majeurs ou mineurs, sont de nature foncièrement interprétative, et cherchent par conséquent à expliquer la lettre ou la pensée d’Aristote. La littérature au second degré, Paris, Seuil, 1982), un hypotexte est un texte dont un autre texte constitue, entre autres, la réécriture, l’interprétation et la transformation, directe ou indirecte. Alex. X, p. 275 et suiv.) nos remarques sur Quaestio I.1, 4.4-7, en parallèle à De princ., § 2, et n. 43 ci-dessus. Blackwell, S. Kusukawa, dir., Philosophy in the Sixteenth and Seventeenth Centuries : Conversations with Aristotle, Aldershot, Ashgate, 1999, p. 48-75 ; cf. La Métaphysique et les écrits acroamatiques 17 Authenticité de la Métaphysique en général. Or, selon un commentateur récent, qui propose une analyse de la Quaestio I.1 sans tenter de déterminer ses rapports avec Métaphysique Lambda, le « pouvoir de persuasion » du texte d’Alexandre serait « presque nul[55] ». 258, qui est la copie d’un manuscrit en majuscule, d’une époque inconnue ; cf. BibTeX, JabRef, Mendeley, Zotero, Le commentaire philosophique dans l’Antiquité et ses prolongements : méthodes …, L’exégèse du livre Lambda de la Métaphysique d’Aristote dans le …, Le commentaire philosophique dans l’Antiquité et ses prolongements : méthodes exégétiques (II). Mais Théophraste semble avoir joué un rôle, et je compte revenir sur ce point ailleurs (je remercie E. Berti de la discussion que j’ai eue avec lui sur ce sujet). La Métaphysique … Je songe à réaliser un tel travail, en collaboration avec Mauro Zonta (Università della Sapienza, Roma). Sharples, Alexander of Aphrodisias. Introduit, traduit et commenté par Fabienne Baghdassarian, maître de conférences à l’Université Rennes 1. Cette conclusion faisait également partie, jusqu’à une date récente, de l’interprétation traditionnellement admise et rarement discutée d’Aristote[53]. Autrement dit, selon cette objection, l’éternité du mouvement pourrait résulter d’une série de mouvements successifs, et n’aurait donc pas à impliquer l’existence d’un mouvement particulier qui, pris à lui seul, est éternel, de même que d’un être éternellement mû. X, p. 291-293. est une démonstration par l’absurde de l’éternité du mouvement, à l’instar de Phys. An Example of Rearrangement of an Aristotelian Text », Laval théologique et philosophique, 64, 1 (2008), p. 15-31. Entretien avec Jean-Philippe Cazier, René Pommier : Sus au structuralisme. Pareil projet implique d'élaborer dans un même mouvement une théorie causale de grande ampleur, qui articule les différents niveaux du réel, … Patrice David et Sarah Samadi : La théorie de l’évolution. Ce fait explique le pluriel qu’on trouve en 2.28, de même que celui qu’on trouvait auparavant en 2.24, τὰ ἐξ ὧν ἡ κίνησις, c’est-à-dire l’agent et le patient. En effet, cette traduction ne permet pas au lecteur de comprendre que l’enquête porte sur les principes, et le syntagme « the principles that lead up to [such things] » suggère la possibilité d’une inférence à partir des principes, ce qu’Alexandre, en accord sur ce point avec Aristote, récuse précisément.